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L’intérêt de l’oculométrie pour l’histoire de l’art et la muséologie

Conférence du CRIHN, UQAM 19 avril 2024

Raphael Rosenberg

Né et grandit à Milan, U de Munich, doc Bâle. Chaire histoire moderne et contemporain Heidelberg. Depuis 2019, professeur dpt Histoire de l’art U de Vienne. Sculpture de la R italien, histoire de l’histoire de l’art et images abstraites avant 1910. Fondation laboratoire à U Vienne, le CreA. S’intéresse depuis 20 aine année à l’oculométrie. Fellow Italian academy Columbia. Préparation livre : eye tracking and art history.

Projet Oculométrie Oudja et CRIHN.

Pour lui particulier avoir un intérêt au même endroit de matières si différentes : archéologie, Histoire de l’art et Humanités numériques en oculométrie.

Remarqué au cours de sa thèse de doctorat que la litt de l’art discute depuis plusieurs siècles et de manière assez systématique du mouvement des yeux. Exemple de l’artiste Filarete qui rédige le premier traité d’architecture de langue italienne. Surtout l’un des premiers architectes de la R qui exporte ces idées de Florence au reste de l’Italie : Rome et Venise. Explication pour justifier l’adoption nouvelle manière. Dans ce traité justifie pour des raisons oculométriques

La raison pour laqeulle les arcs en plein-centre sont plus beaux que les arcs aigus est indubitablement...

Nicolas Poussin dans une lettre envoyé à Chantelou pour accompagner tableau 1639.

supplie si vous le trouvez bon de l’orner d’un peu de corniche. Car il en a besoin... rayons de l’œil soient retenus...

André Félibien, l’élève de Poussin, l’un des premiers littérateurs en HA. 1667 conférence attribuée à Lebrun à laquelle sans doute part énorme

la disposition des figures doivent être composées ... vues... promener autour des figures

Les groupes servent à arrêter le sujet principal, guident la vue.

Il y a donc chez Félibien, une idée assez semblable à Filarete, idée que la manière dont les yeux vont bouger va influencer la qualité du tableau. Mais Félibien relie de manière essentielle la composition du tableau au mouvement de l’œil. Or, l‘un des premiers à introduire cette notion de composition en art. La justifie en expliquant que c’est elle qui va diriger le mouvement des yeux.

Premier auteur en absolu à publier de longues descriptions de tableau. Après lui devient de plus en plus courant. Surtout au 18e siècle français, le fait de parler du mouvement des yeux en décrivant des œuvrers d’art devient courant. François Raguenet 1702 à prpoos de la transfiguration de Raphaël, déscrit jeux de regard et ses effets sur le spectateur.

1765, André Bardon est le premier à suggérer de manière théorique que tout tableau doit avoir une composition qui guide les yeux dans un certain sens. En ?? Denis Diderot donne une description remarquable du tableau de Vien qui se trouve à Saint-Roch.

... les deux grandes figures de femmes qui sont debout, etc.... Composition bien ordonnée n’aura jamais qu’une ligne de liaison.

Combien de textes le font ? Réuni autant que possible des descriptions. Pour Raphaël 102 descriptions dont 16 qui parlent du mouvement de l’œuvre. Pour le mariage de la Vierge, beaucoup moins le cas mais un tableau qui réclame moins de description. Par contre pour le tableau des aveugles de Breuguel où grande diagonale de la chute, plus de 22% des descriptions qui évoquent la question.

Toute une traduction de l’HA allemande qui fait de la lecture du tableau dans un certain sens, le fondement même de l’interprétation de la peinture.

Est-ce que la description du mouvement de l’œil est correcte d’un point de vue physiologique ? La réponse est non. S’obeserve avec une caméra slow motion, s’aperçoit que l’œil fait des sauts. Phénomène décrit en 1878 par l’ophtalmologue Lamarre. Fixation ⅓ de secondes et des saccades très rapides et aveugles.

L’œuvre suit-il la composition pictoriale ? Une expérience de suivi de l’œil

Bien que mouvements très différents, existe-t-il quand même des relations ?

Exépérience 32 personnes en cours de première année HA (28 femmes et 6 hommes) regardant 14 tableaux en ordre aléatoire pendant 60 secondes. Idée de regarder ce tableau comme si l’on était au musée.

Puis tâche de dessin où leur demandait de dessiner la composition du tableau en un maximum de 5 lignes sur une tablette graphique. Comme les HA tendent à parler de composition du tableau pour désigner la structure du tableau, pas de pb de compréhension.

Images fin 12e siècle et début 17e siècle.

Exemple le plus ancien, émail de Nicolas le verdin et tracés des participants. Une tendance à souligner la croix symbolique de la composition (ordonnance des têtes des apôtres en croix). Mais des diagonales auxquels n’avait pas prêté attention mais possible comme lecture. D’autres tracent des lignes fondamentales de la surface de l‘image sans forcément avoir de rapport avec la représentation. Diagonales fondamentales et horizontale de la partie haute de l’image.

Lorsque l’on supperpose ces 32 tracés, ceux-ci présentent une certaine multiplicité mais aussi des régularité. Pas n’importe quoi. L’idée de la composition n’est sans doute pas objective (sans quoi pas autant de diversité) mais certainement pas alléatoire.

Intéressant car les HA en parlent de manière récurente comme une réalité. Sand doute une base interobjective qui n’est certainement pas seulement objective.

Pour poser la question de savoir si le mouvement des yeux est conforme à la composition doit pouvoir déterminer s’il y a une composition. Pour cela besoin de pouvoir mesurer.

Savoir si possible de calculer une similitude des tracés réalisés par différentes personnes. Superposition grille au dessin pour calculer dans chaque cellule combien de lignes parallèles les unes aux autres. Puis avec un algorithme, calcul d’une moyenne.

Journal of Eye-Mouvement Research 13(2)7 https://bop.unibe.ch/JEMR/article/view/JEMR.13.2.7

Similitude qui ne peut être liée au hasard.

Lorsqu’on en vient à l’oculométrie, on constate des mouvements avec saccades. Toujours comme ça. Néanmoins un tracé et beaucoup de choses pas regardées. Les mouvements se passent au cours de certaines trajectoires.

Lorsque regarde ensemble des saccades, ne reconnaît rien. Si demande de choisir une saccade sur 3 arrive à quelque chose de plus distinct. Avec un traitement algorithmique observe quelque chose de similaire.

Ce que les HA appellent la grillekenfrage question essentielle. Ici va chercher à calculer la similitude entre les saccades et la composition. Doit donc faire une comparaison avec le hasard.

Les résultats montent que pour la plupart des tableaux la similitude va au-delà du hasard, mais deux en deçà, pour un proche du hasard. 11 pour 14 pour lesquels la similitude est très forte mais pour les trois, elle en l’est pas. Mais pas toujours le cas... Pourquoi ?

Mais pour Barrocchi ou Boets ne l’est pas.

Pour ces œuvres, grand nombr ede personnes qui ont cherché à représenter l’espace du tableau. Notamment les lignes perspectives de l’architecture. L’un des premiers tableaux spetentrionaux où similitude de la perspective et justesse architecture.

Œil qui ne suit absoluement pas les lignes principales de la surface du tableau.

Thèse de maîtrise en cours. Influence de ... Chez Van Gogh saccades plus courtes et plus rapides. Cézanne différences. Tendance à dire que tableau de VG plus dynamique. Une certaine réalité dans le mouvement des yeux même si corrélagtion par parfaite.

Les enfants et les adultent regardent-ils de la même façon ? Sur piéta, enfants différents, regardent plus l’enfant et la mouche, personnages à l’arrière. Alors que parents plus madone et relient femme et enfants.

Autre exemple, pour recherche des différences homme-femme. Absence, même pour des travaux érotiques (pour les œuvres d’art).

Question des différences qui peuvent se relier à l’éducation des personnes. Baxandal, period eye. Des différences assez nettes entre Fr et Japon.

Mobile eye trackers : a revolution in museum studies

Depuis 2017-2018, il est possible de pouvoir disposer d’occulomètres mobiles. Sans doute quelque chose qui va révolutionner les études en muséologie.

Arrive à visualiser un point. Mais problème non résolu pour passer à l’analyse de ces vidéo pour des quantifications (distance à l’objet, etc.).

2018, redéploiement de la collection par la conservatrice. Comme au courant, idée de faire une étude sur la façon dont les œuvres étaient accrochées avant mars 2018. Réitération en janvier 2019 pour avoir même type de public et saison.

cf. article volume Meunier

Qu’est-ce qui a changé ? Plus de reseignement avec stèle générale et nombreuses œuvres accompagnées de cartels descriptifs.

109 et 150 participants. Une semaine. Même occulomètre. Composition du public similaire.

  • Après le nouvel accrochage, 22% de plus de temps à regarder chaque œuvre.
  • Là où des cartles descriptifs, ceux-ci ont été lus. 4 œuvres pour lesquels des cartels, temps passé qui augmente de manière impressionnante. Pas tous les visiteurs qui lisent mais la moitié d’entre eux.
  • On peut presque prévoir le temps que le visiteur va passer devant une œuvre par rapport à l’autre. Par exemple le Baiser de Klimt évidemment. Mais aurions-nous pu prévoir que les méchantes mères de Segantini soient le plus souvent regardé en troisième ligne. Ou aurait-on pu penser que les sculptures soient le moins regardées ? Répliqué ailleurs, voudraient voir ce qu’il en est pour les salles seulement dédiées à la sculpture

Depuis 2022, mobilise un système mobile. Studies with Tobii Pro Glasses 3

Avant utilisation Pupil Labs (peu coûteuse). Tobii 20 000$ et 10 000$ pour le logiciel. Pupil Labs légères, pas de verre (donc efficaces). Tobii d’une très grande précision et un algorithme qui permet d’indentifier ce qui est regardé.

Transformation de vidéos en données est un pb important. Tobii une solution mais nécessite un traitement de plusieurs heures pour traiter 30s. Alors que Pupil Labs, possible de travailler frame par frame. Mais pas possible de faire des cartes de châleurs.

Actuellement Tobii de loin la meilleure. Deux caméras par œil et calcul précis du mouvement œil. Distinction entre fixation et saccade. Possibilité de transformer cela sur des données enregistrées avec des points de repères parfaits dont peut se servir pour faire des cartes de points de fixation ou des cartes de châleur spécifique.

Travail avec le Musée du Belvédère. Mènent des expériences sur le changement d’accrochage ou de mises en scènes pour observer les effets. Par exemple si retire des œuvres d’un mur. Pourrait penser que passerait plus de temps à regarder. Mais pas tout à fait vrai. Les gens passent alors beaucoup plus de temps à lire. À chaque fois les cartels nettement plus regardés. Les œuvres parfois même moins. Une autre plus regardée, mais sans doute car le cartel portait de l’intérêt sur l’œuvre.

Travaillent actuellement sur la visualisation des œuvres regardées. Les œuvres sont classées dans le sens horaire de l’accrochage au mur. Il y a souvent des couples, cas de figure différents, si entrent en même temps ou déplacement contraires. Peut quantifier combien visitent de manière systématique, en zig zag, circulation dans le sens d’une montre ou pas.

Travail mené avec un groupe de l’UCL de Londres venu à Vienne. Analyse de vidéos de personnes venant au musée. Couple qu’observe en parallèle. Tableau de Franz Rumpler qui a peint sa mère. L’un a remarqué que le cartel dit que œuvre données en 1923 un an après la mort de l’artiste par la veuve. Rmq n’en pouvait plus de sa belle mère. Mary sans doute moins intéressée. John qui va la chercher. Choses que ne pourrait observer sans ce genre de méthode.

Conclusion

Montré que les mvt occu prof ancrés litt arti

avancées techno poss faire évoluer étude BA. BA ne peut exister dans l’œil comme musique sans oreille.

Important de mieux comprendre

Un travail d’équipe qui a été présenté.


Discussion, au départ parlait d’enregistrement d’intérêt sur l’art. Maintenant que travaux plus connus, plus simple de dire que mesure regards.

Différence entre homme et femmes.

Pour mesurer différence de sensibilité, mesure de la pointe du nez, versus œil.

En pratique ne regarde sans doute pas de manière différente dans le contexte d’observation.

Pour moi comme historien d’artt, avoir une mesure sur l’objectivité de la composition et rapport entre composition et mouvement œil.

Comparaison, œuvres figuratives et art abstrait pour voir si théorie populaire en Europe qui indiquait que art abstrait universel. Résultat montre que différence beaucoup plus importante entre participants regardant œuvre abstraite que pour œuvre figurative.

Deuxième expérience avec des œuvres abstraites pour juger le dynamisme oculométrique et œuvre. Très variable selon les participants.

Egyptologue. Remarqué que ce que les gens regardaient, choses évidentes. Mais un tableaux où le Christ et disciples. Quid arc des deux coudes des disciples, très rouge.

également utilisé des techniques de neuro-imagerie, mais le problème quand l’œil bouge et fait quelque chose, facilement interprétable. Alors que si dans le cortex intérieur, une région plus active difficile de comprendre ce qui se passe. Pense que quand les techniques vont s’améliorer intéressant. Donc important de faire avec oculométrie.

Première question fondamentale, car montrait le point regardé. Sans doute une vision périphérique mais très limitée. Ce que voit vraiment ce qui est au centre de la rétine. Ensemble de données que voit le cerveau et reconstitue ensemble.

Différences intra-individuelles très importante, d’où l’intérêt de la méthode présentée. Sans doute très intéressant de pouvoir faire des études avec des modèles animaux. Pour regarder jusqu’à quel point ce que nous voyons ressemble à l’animal.

Question de l’incidence de la hauteur des œuvres sur le déplacement du regard. Oui mais sans doute de façon moins importante que le pensais au début.

Un projet de recherche avec collègue pour collection all Est où accrochage 18e s. avant rénovation. Voir si différent accrochage contemporain.

Habile de travailler sur deux occulomètres. Possible avoir commentaire en direct. Travaillent en milieu naturel. Entretiens d’explicitation en anthropologie sociale. Œil est pris dans la tête et tête prise dans le corps. Intérêt de l’oculomètre, manière dont rend compte du corps dans sa globalité et de comment certains acteurs travaillent plus des œuvres ou pas. Chorégraphie, marquages au sol, pour faire travailler de manière différente des spectateurs face à une œuvre d’art.

Gens statiques, autres qui reculaient. Pas la même œuvre, zoom avant, découvrait les parties. Filmer le comportement de la personne et chorégraphie.

Dirk vom Lehn, et Lucy Meechan qui à l’UCL travaillent depuis des années sur le comportement des visiteurs. Sociologues, ethnologues. Il parle de two-fold vision, regarde ce qui est représenté ou la façon dont cela est représenté. Essaye de regarder le mouvement des yeux selon la distance des œuvres.

Entretiens d’explicitation qui permettaient de comprendre que des zones peu regardées car les gens étaient moins intéressés par ce qui était représenté. En exposant la personne à son cheminement.

Annick Meunier, ne sait pas si va révolutionner la muséologie mais sans doute apporter un regard nouveau sur les études de public, champ ouvert depuis 20e par Benjamin Gilman avec cette idée de fatigue muséale qui supposait redéploiement des vitrines. Savoir si avait pu identifier le facteur de rétention Gillgood et Cheptel aux US

Question neurologique, apport de l’oculométrie. Mouvement des yeux, largement sous-conscient. Même si sait que va regarder le mouvement d’œil pas vraiment la possibibilité de l’influencer. Pour moi ce sont des données cognitives mais très basales. Pas encore étudié rapport avec la main. Dessin de Giacometti, dernières années...


Merci beaucoup :

  • oculométrie : mesure centrée sur le déplacement occulaire, fixation, saccades et déplacements. Or, phénomène visuel sans doute plus complexe. Ces mesures ne rendent probablement compte que de manière partielle de l’appréciation visuelle : vision périphérique, n’a-t-on pas besoin de pouvoir mobiliser une compréhension plus large de la vision ?
  • perspective, Dynamisme, Baxandal, etc. parallèles, réponses topologiques.
  • quelles perspectives pour d’autres type d’observation de la vision : images cérébrales, etc.
  • variance intra-individuelles par rapport à un std.

Filarete, (trad. John R. Spencer), Treatise on Architecture, New Haven: Yale University Press, 1965.