From e889d757da3a566e7df88ab2f57c1487e77396b1 Mon Sep 17 00:00:00 2001 From: architexte Date: Wed, 24 Jul 2024 17:40:31 +0200 Subject: [PATCH] encpos by abstract img update --- .../data/ENCPOS_1849/ENCPOS_1849_04.xml | 4 +-- .../data/ENCPOS_1849/ENCPOS_1849_08.xml | 4 +-- .../data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_09.xml | 12 ++++---- .../data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_12.xml | 4 +-- .../data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_14.xml | 8 ++--- .../data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_25.xml | 8 ++--- .../data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_06.xml | 8 ++--- .../data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_09.xml | 25 +++++++++------- .../data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_18.xml | 29 ++++++++++--------- 9 files changed, 54 insertions(+), 48 deletions(-) diff --git a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1849/ENCPOS_1849_04.xml b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1849/ENCPOS_1849_04.xml index 16c8188..267fd83 100644 --- a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1849/ENCPOS_1849_04.xml +++ b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1849/ENCPOS_1849_04.xml @@ -46,7 +46,7 @@ - + Essai sur les revenus publics en Normandie, au xiiesiècle. Thèse pour le diplôme d’archiviste paléographe, soutenue par @@ -66,7 +66,7 @@

Avant Henri Ier, on ne trouve point de mentions de l’échiquier ; mais l’institution, sous le nom de cour, existait auparavant. Elle est d’origine normande.

- + IV.

Le revenu des ducs de Normandie, au onzième siècle, consistait surtout dans leur domaine. Sous les Plantagenets, il se composait, en grande partie, d’impositions. Le désordre des finances fut une des causes de la chute de Jean sans Terre.

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Louis le Débonnaire, comme l’avait prévu Wala, se trouva incapable de diriger l’empire franc par lui-même. Sous la direction de ses premiers favoris, il ne s’occupa que d’affaires religieuses ; sous l’influence de Judith, il bouleversa l’empire en s’attaquant à l’acte de partage de 817.

- + IV.

La charte de partage de 817 , rédigée par l’aristocratie franque dans un sens essentiellement unitaire, devint la grande charte de ses droits. Toutes ses révoltes postérieures eurent pour but de la maintenir contre les mauvais vouloirs de Louis et de Judith. Elles échouèrent par suite de l’attachement personnel des Germains pour Louis.

diff --git a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_09.xml b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_09.xml index 7508633..986cfb3 100644 --- a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_09.xml +++ b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_09.xml @@ -46,7 +46,7 @@ - + Essai sur quelques actes normands de Richard Cœur-de-Lion @@ -64,7 +64,7 @@

A la fin du xiie siècle, le duché de Normandie reste la pièce principale de l’empire plantegenêt.

Richard Cœur-de-Lion y passa la moitié de son règne, pour la protéger contre les fréquentes incursions du roi de France. Il réorganisa et compléta son réseau défensif en renforçant les forteresses de la ligne de l’Avre, Verneuil, Tillières et Nonancourt, en construisant les remparts d’Eu et surtout en élevant Château-Gaillard, pour interdire l’accès à la Normandie par la vallée de la Seine. Cette fortification fut rendue nécessaire par la perte de la « marche de défense » que constituait le Vexin normand, objet de tant de traités et de disputes, qui barrait la route de Rouen par le plateau.

Lieu de séjour favori du duc-roi, la Normandie fut aussi l’objet de son attention particulière pour l’administration. Richard confia les charges de sénéchal et de connétable de Normandie à des amis fidèles et capables, William Fitz Raoul et Guillaume du Hommet. C’est aussi à des Normands qu’il confia les plus hautes charges de son royaume et le soin de veiller au bon fonctionnement de sa chancellerie : Guillaume de Longchamp fut chancelier jusqu’à sa mort, à la fin du mois de septembre 1197, et Jean d’Alençon exerça longtemps les fonctions de vice-chancelier.

- +

Richard combla de ses largesses les établissements monastiques et les églises de Normandie, confirmant les dons de ses prédécesseurs, les complétant avec générosité par des donations nouvelles et accordant avec libéralité les exemptions de toutes sortes. Il prit un grand nombre d’abbayes sous sa protection et fonda, sur la rive gauche de la Seine, la nouvelle abbaye de Notre-Dame de Bonport.

Mais il sut aussi trouver en Normandie les fonds nécessaires à sa politique, politique toute de batailles, de générosité, de grandeur et de rancune, à l’image de son personnage.

@@ -78,7 +78,7 @@ Chapitre III La chancellerie de Richard Cœur-de-Lion

Le règne de Richard Ier marque la transformation définitive de la chancellerie royale anglaise. Remarquablement organisée, une chancellerie qui semble être unique pour l’immense empire anglo-normand, expédie un nombre considérable d’actes de toutes sortes, brefs, lettres et chartes solennelles. La première année du règne est marquée par le renouvellement d’une grande partie des actes du règne précédent, opération qui deviendra désormais systématique et traditionnelle sous le règne de Jean sans Terre.

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L’évêque d’Ely est alors choisi comme chancelier. Il n’y eut que deux chanceliers en titre pendant les dix années du règne, mais un certain nombre de personnages agirent comme vice-chanceliers. Après la mort de Guillaume de Longchamp, évêque d’Ely et chancelier de 1189 à 1197, Eustache, archidiacre de Lisieux, lui succède dans ces deux fonctions. Jean d’Alençon, Roger Malcael, Eustache, archidiacre de Lisieux, Thomas de Haiden et Garin, prieur de Loches, scellent successivement les actes normands de Richard en tant que vice-chanceliers. Mais il arrive que le roi scelle les actes per manum nostram.

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L’évêque d’Ely est alors choisi comme chancelier. Il n’y eut que deux chanceliers en titre pendant les dix années du règne, mais un certain nombre de personnages agirent comme vice-chanceliers. Après la mort de Guillaume de Longchamp, évêque d’Ely et chancelier de 1189 à 1197, Eustache, archidiacre de Lisieux, lui succède dans ces deux fonctions. Jean d’Alençon, Roger Malcael, Eustache, archidiacre de Lisieux, Thomas de Haiden et Garin, prieur de Loches, scellent successivement les actes normands de Richard en tant que vice-chanceliers. Mais il arrive que le roi scelle les actes per manum nostram.

Les pratiques de chancellerie et la rédaction des actes se régularisent, les formules employées pour les divers types d’actes deviennent strictes et presqu’invariables. Cependant, l’enrôlement n’est pas encore un usage courant ; il ne sera systématique qu’au début du xiiie siècle. La diversité des écritures prouve enfin l’existence de nombreux copistes, tous formés aux habitudes de la chancellerie.

Le règne de Richard Cœur-de-Lion voit apparaître des règles qui resteront en usage jusqu’à nos jours.

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Caractères externes. – La plupart des chartes sont écrites dans le sens de la plus petite dimension ; les « writs » échappent le plus souvent à cette règle. Le parchemin n’est réglé que dans les grandes occasions, généralement à la mine de plomb. Seules, les chartes solennelles présentent un aspect soigné, les actes de l’administration proprement dite ainsi que les brefs d’exécution ayant un caractère plus négligé. L’initiale royale ne ressort que très rarement du corps même du texte, sauf pour un acte où, exceptionnellement, elle est rehaussée d’or fin. En général, la première ligne n’est pas mise en valeur par une écriture différente et les mots importants du texte sont très rarement d’un module apparent. Les écritures sont très diverses, mais les actes sont tous rédigés à la chancellerie ; le cas contraire serait, à cette époque, un critère de fausseté. Souvent, la dernière ligne de l’acte est écrite en caractères allongés, pour terminer la ligne sans laisser de place. Enfin, les dimensions mêmes des actes sont très variables, depuis le parchemin minuscule d’un « writ », jusqu’à la pleine peau de la charte solennelle.

Caractères internes. – Le formulaire est désormais parfaitement au point et les divergences ne sont qu’exceptionnelles. L’invocation, que l’on rencontrait encore sous Henri II, a maintenant complètement disparu.

Richard introduit dès le début de son règne la suscription qui restera celle de la chancellerie royale anglaise à travers les siècles : Ricardus, Dei gratia rex Anglie, dux Normannie et Aquitanie, cornes Andegavie. Il substitue ainsi le génitif singulier au génitif pluriel Anglorum. L’adresse est soumise à un ordre hiérarchique immuable, les ecclésiastiques précédant toujours les laïcs. Le long préambule, tout aussi invariable, ne se rencontre plus qu’exceptionnellement dans certaines chartes des plus solennelles. La formule de notification suit une évolution semblable : les chartes porteront désormais les mots sciatis nos suivis d’un infinitif ; seuls, les traités et quelques lettres échapperont à cette règle.

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La principale innovation de Richard Cœur-de-Lion, dans le domaine de la diplomatique, est la substitution de la première personne du pluriel à la première personne du singulier encore usitée par son père. Dorénavant, l’emploi du pluriel de majesté sera usuel chez les rois d’Angleterre.

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La principale innovation de Richard Cœur-de-Lion, dans le domaine de la diplomatique, est la substitution de la première personne du pluriel à la première personne du singulier encore usitée par son père. Dorénavant, l’emploi du pluriel de majesté sera usuel chez les rois d’Angleterre.

Les formules de ratification et l’annonce du sceau sont les seules à ne pas avoir subi de modifications définitives ; elles n’apparaissent encore que sporadiquement et n’ont pas acquis de forme stable. Les témoins gardent la place considérable qu’ils avaient obtenue dès les règnes précédents ; la liste de leurs noms est souvent longue et toujours ordonnée suivant une stricte hiérarchie. L’emploi de la formule teste me ipso est très fréquent, malgré l’usage du pluriel dans le texte des actes ; quelques actes, surtout lors du voyage vers la Terre Sainte, portent testibus nobis ipsis.

Dès son couronnement, Richard date ses actes en fonction des années de son règne ; il fut le premier des rois anglo-normands à utiliser un système de datation aussi précis. Non seulement il mentionne l’année de son règne, mais encore il indique très souvent le mois et même le jour. Il n’utilise pas le millésime, sauf exception. Il introduit même une précision supplémentaire avec la date de lieu, qui s’ajoute dans la plupart des chartes à la date de temps.

Il semble bien que Richard Cœur-de-Lion soit le véritable fondateur de la diplomatique royale anglaise. Le règne de Jean sans Terre verra l’achèvement de transformations déjà fort avancées sous Richard.

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La matière la plus usitée pour les sceaux est la cire verte, mais il y a aussi quelques sceaux de cire jaune ou marron.

- + Les actes normands de Richard Cœur-de-Lion

Édition critique de tous les actes concernant la Normandie.

Album de photographies - +
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L’étude du commerce, grâce au tarif du péage de la fin du xiiie siècle, à l’analyse des origines de la population et à des mentions dispersées, montre la prédominance de l’axe nord-sud et l’importance des foires de Chalon, au moins au xive siècle. Genève tint ce rôle de centre d’attraction entre 1420 et 1470. Puis ce fut Lyon. La production textile mâconnaise fut probablement très abondante aux xive et xve siècles, mais subit une crise dans le dernier quart du siècle. Au xvie siècle, les activités se diversifièrent davantage.

Une opposition très nette existait entre les deux catégories principales de la population : d’une part, l’oligarchie, composée d’hommes de loi et de marchands, d’autre part, une masse d’ouvriers et d’artisans plus ou moins prolétarisés. Cette opposition se traduit avec éclat dans la répartition sociale des possessions extérieures des bourgeois, dans la structure de la ville en quartiers différenciés, dans les structures démographiques : l’oligarchie se renouvelait relativement lentement, tandis que les couches les plus basses se renouvelaient bien plus rapidement, signe incontestable d’une mortalité plus précoce.

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Les échevins, qui dirigèrent la ville après que celle-ci eut acquis ses privilèges politiques en 1347, étaient les représentants de l’oligarchie.

L’étude des événements politiques et militaires montre le caractère grave et violent des troubles qui secouèrent la région à quatre reprises (1360-1380, 1417-1424, 1430-1444, 1471-1473).

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La fondation de l’abbaye de la Roë est le premier essai de vie érémitique tenté par Robert d’Arbrissel. Après ses séjours à Rennes et Angers, celui-ci se retira vers 1091 dans la forêt de Craon, où le rejoignirent bientôt quelques disciples qui vécurent en commun, constituant ainsi la communauté qui allait être à l’origine de l’abbaye de la Roë. Parmi ces premiers compagnons figuraient Bernard de Tiron et Vital de Mortain, le célèbre fondateur de l’abbaye de Savigny.

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En 1096 la petite communauté adopta la règle des Chanoines Augustins réformée par Yves de Chartres. Le pape Urbain II, de passage à Angers, avait fait mander Robert pour prêcher à la dédicace de l’abbaye de Saint-Nicolas. Robert s’était donc rendu à Angers avec ses compagnons. Le lendemain de la dédicace, le 11 février, il eut une entrevue, ménagée par l’évêque d’Angers, avec Renaud, seigneur de Craon, et ses trois fils, qui concédèrent un bois proche de Craon, alors au diocèse d’Angers, pour y édifier une église en l’honneur de Notre-Dame et y établir une communauté de Chanoines Augustins.

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En 1096 la petite communauté adopta la règle des Chanoines Augustins réformée par Yves de Chartres. Le pape Urbain II, de passage à Angers, avait fait mander Robert pour prêcher à la dédicace de l’abbaye de Saint-Nicolas. Robert s’était donc rendu à Angers avec ses compagnons. Le lendemain de la dédicace, le 11 février, il eut une entrevue, ménagée par l’évêque d’Angers, avec Renaud, seigneur de Craon, et ses trois fils, qui concédèrent un bois proche de Craon, alors au diocèse d’Angers, pour y édifier une église en l’honneur de Notre-Dame et y établir une communauté de Chanoines Augustins.

Cette création doit être replacée dans le contexte du début du xiie siècle, où se multiplient les fondations érémitiques. C’est l’époque des controverses entre les moines d’observance traditionnelle et les nouveaux ordres d’ermites.

En 1098, le 25 avril, on procéda à la bénédiction du cimetière et à la délimitation de la paroisse, dont un acte a conservé les limites précises. Les droits de synode et de visite furent fixés à trois sous, compte tenu de l’exiguïté de la paroisse. Robert d’Arbrissel quitta ses compagnons quelque temps après. En 1099, les bases de sa seconde fondation, appelée à une grande célébrité, étaient jetées dans le désert de Fontevraud.

L’abbaye se développa au cours du xiie siècle grâce à la protection des évêques d’Angers. Les comtes d’Anjou et les seigneurs de Craon manifestèrent également leur intérêt à la récente fondation. Celle-ci fut d’abord nommée Notre-Dame du Bois (de Bosco), puis elle prit à partir du milieu du siècle le nom de Roë (Rota), sans doute à cause du défrichement d’une clairière autour de l’abbaye. Les donations vinrent l’enrichir peu à peu. En 1136, Innocent II confirma une première fois les possessions du monastère, soit vingt et une églises et chapelles, réparties dans les diocèses du Mans, d’Angers et de Rennes. Une seconde confirmation des biens, par Lucius III, en 1184, permet de mesurer l’extension prise par l’abbaye durant la seconde moitié du siècle. A la même époque, les travaux de l’église, encore inachevée en 1138 lors de sa consécration, se poursuivirent sous l’abbé Michel (1148-1170).

@@ -73,7 +73,7 @@ Chapitre II Description, contenu et histoire du cartulaire

Le cartulaire se présente sous la forme d’un petit in-quarto de cent folios, écrits recto-verso sur une seule colonne. Il en comptait cent vingt-trois avant la Révolution. Le manuscrit comporte, en tête, une table des deux cent vingt-deux premières chartes. Dans son état actuel, il compte deux cent quarante-quatre actes, échelonnés entre 1096 et le début du xiiie siècle. La plupart d’entre eux se rapportent à des donations de laïcs, dont trois émanent des comtes d’Anjou, quatorze des seigneurs de Craon, quatre des seigneurs de Château-Gontier, trois de ceux de Laval. Vingt actes émanent des évêques de Rennes, Angers, Le Mans et Nantes. Trois diplômes sont des diplômes de papes.

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Une douzaine de scribes ont participé à l’élaboration du recueil. Les brisures très nettes dans chacune des écritures les font dater de la seconde moitié du xiie siècle. Le cartulaire a été compilé selon toute vraisemblance sous l’abbatiat de Michel (1148-1170), au moins pour une bonne partie des actes. Les soixante premiers, environ, concernent l’histoire de l’abbaye jusqu’aux années 1150. Les notices semblent ensuite avoir été transcrites au fur et à mesure sous l’abbé Michel et ses successeurs, jusqu’à l’abbé Thomas (1191-1212), dernier mentionné.

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Une douzaine de scribes ont participé à l’élaboration du recueil. Les brisures très nettes dans chacune des écritures les font dater de la seconde moitié du xiie siècle. Le cartulaire a été compilé selon toute vraisemblance sous l’abbatiat de Michel (1148-1170), au moins pour une bonne partie des actes. Les soixante premiers, environ, concernent l’histoire de l’abbaye jusqu’aux années 1150. Les notices semblent ensuite avoir été transcrites au fur et à mesure sous l’abbé Michel et ses successeurs, jusqu’à l’abbé Thomas (1191-1212), dernier mentionné.

Après avoir échappé aux pillages de l’abbaye pendant la guerre de Cent ans et les guerres de Religion, le cartulaire faillit brûler en 1796, lors d’un autodafé des titres de l’abbaye. Un habitant du pays le sauva du feu. Après être passé en diverses mains au cours du xixe siècle, le volume fut donné aux Archives de la Mayenne, département dont la commune de la Roë fait partie depuis la Révolution. Il a perdu la reliure ancienne de parchemin blanc qui le recouvrait encore au xviiie siècle ; elle a été remplacée par une reliure moderne, pour laquelle on a réutilisé les anciens ais de chêne.

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Édition du cartulaire -

Le cartulaire a été publié dans son état actuel. Il a été possible de reconstituer une partie des vingt-trois folios disparus, grâce aux copies des collections Baluze, Dupuy et Housseau à la Bibliothèque Nationale, et du manuscrit 865 (ancien 777) de la Bibliothèque municipale d’Angers. On y a ajouté des pièces complémentaires concernant l’histoire de l’abbaye depuis sa fondation jusqu’en 1212, qui ne figurent pas dans le cartulaire. Ces titres originaux ont été tirés des quarante-six volumes conservés du chartrier de la Roë. Le tout est complété par des actes tirés des cartulaires de la Couture du Mans, de Solesmes, de la Trinité de Vendôme et de la cathédrale d’Angers. Toutes ces pièces complémentaires ont été classées dans l’ordre chronologique.

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Le cartulaire a été publié dans son état actuel. Il a été possible de reconstituer une partie des vingt-trois folios disparus, grâce aux copies des collections Baluze, Dupuy et Housseau à la Bibliothèque Nationale, et du manuscrit 865 (ancien 777) de la Bibliothèque municipale d’Angers. On y a ajouté des pièces complémentaires concernant l’histoire de l’abbaye depuis sa fondation jusqu’en 1212, qui ne figurent pas dans le cartulaire. Ces titres originaux ont été tirés des quarante-six volumes conservés du chartrier de la Roë. Le tout est complété par des actes tirés des cartulaires de la Couture du Mans, de Solesmes, de la Trinité de Vendôme et de la cathédrale d’Angers. Toutes ces pièces complémentaires ont été classées dans l’ordre chronologique.

Appendices diff --git a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_25.xml b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_25.xml index 6d1b4c1..87d64b6 100644 --- a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_25.xml +++ b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1971/ENCPOS_1971_25.xml @@ -46,7 +46,7 @@ - + L’église et les clercs face aux béguines et aux béghards du Rhin supérieur du xive au xve siècle @@ -64,14 +64,14 @@
Première partie L’hérétique -

Condamnés pour hérésie par le concile de Vienne (1311), les béguines et les béghards n’ont pourtant pas cessé de se multiplier au xive siècle ; s’ils étaient absents de Constance, ils se comptaient par centaines à Strasbourg et à Bâle. A la suite du concile et de la papauté, la hiérarchie locale a sévèrement condamné les béguines et les béghards. Pour cette période, les documents non publiés sont rares, mais nous avons largement utilisé le fonds Predicatores N 5 du Staatsarchiv des Kantons Basel-Stadt, qui concerne le « Beginenstreit », la polémique contre les béguines de Bâle au début du xve siècle ; il comprend des mandements des évêques de Bâle et de Constance, des procès-verbaux de jugements des légats pontificaux Oddon de Colonna et Jacobinus de Torso, des suppliques des parties en présence, un fragment de correspondance. Ces sources très précieuses sont inédites.

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Condamnés pour hérésie par le concile de Vienne (1311), les béguines et les béghards n’ont pourtant pas cessé de se multiplier au xive siècle ; s’ils étaient absents de Constance, ils se comptaient par centaines à Strasbourg et à Bâle. A la suite du concile et de la papauté, la hiérarchie locale a sévèrement condamné les béguines et les béghards. Pour cette période, les documents non publiés sont rares, mais nous avons largement utilisé le fonds Predicatores N 5 du Staatsarchiv des Kantons Basel-Stadt, qui concerne le « Beginenstreit », la polémique contre les béguines de Bâle au début du xve siècle ; il comprend des mandements des évêques de Bâle et de Constance, des procès-verbaux de jugements des légats pontificaux Oddon de Colonna et Jacobinus de Torso, des suppliques des parties en présence, un fragment de correspondance. Ces sources très précieuses sont inédites.

Jusqu’au début du xve siècle, la béguine et le béghard étaient essentiellement, pour l’Église, des hérétiques. En réalité, ce grief nous apparaît peu fondé : la hiérarchie a étendu à tous les béguinages l’accusation que seule méritait une petite minorité hétérodoxe, liée à la secte des Frères du Libre Esprit. Mais tous formaient un groupe mal intégré à la communauté de l’Église, évoquaient par leur mode de vie l’activité des hérétiques, même s’ils étaient parfaitement orthodoxes. Tous étaient d’emblée soupçonnés d’hérésie, parce qu’ils semblaient menacer l’ordre de l’Église, assimilé par les clercs à l’ordre de la société tout entière. Sans être coupables d’hétérodoxie, ils se retrouvaient donc hérétiques.

Deuxième partie Le « mendiant-valide »

Au début du xve siècle, l’accusation d’hérésie ne fut plus proférée à l’encontre des béguines et des béghards ; désormais les clercs leur reprochèrent d’être des « mendiants-valides ». Ainsi, le Prêcheur bâlois Johannes Mülberg, vers 1405, dans ses traités inédits (Positio contra statum Beginarum et Lolhardorum, qui répond à la Positio pro defensione Beginarum du Mineur Rudolphe Buchsmann, et Materia contra Baghardos), et, peu après, le chanoine de Constance Félix Hemmerlin, dont les œuvres furent publiées en 1497 par Sébastien Brant (notamment le De valido mendicante et le Nota contra aliquos Lolhardos et Beghardos ac alios qui dicunt res Ecclesie esse elemosynas). A la fin du siècle, les incunables des humanistes alsaciens, tel Geiler de Kaisersberg, ou suisses, tel Thomas Murner, répandirent largement la nouvelle image polémique des béguines et des béghards.

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Les traits qui composaient cette image étaient anciens et le grief de « mendicité-valide » même était emprunté explicitement à Guillaume de Saint-Amour. Mais l’utilisation de ce grief était nouveau dans la polémique et traduit une profonde modification des conditions dans lesquelles elle s’est déroulée au xve siècle. De plus en plus, le « béghard-mendiant valide » fut présenté comme le type même du parasite social, niant les valeurs d’un monde qui, pour les clercs mêmes, n’étaient plus définies par l’Église seule, mais aussi par la bourgeoisie des villes, en fonction de son idéal d’austère labeur et de sa méfiance de la pauvreté, qu’elle assimilait à l’oisiveté. Cette attitude et ce langage étaient déterminés par les inégalités sociales qui allaient croissantes parmi les laïcs, comme au sein même du clergé.

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Les traits qui composaient cette image étaient anciens et le grief de « mendicité-valide » même était emprunté explicitement à Guillaume de Saint-Amour. Mais l’utilisation de ce grief était nouveau dans la polémique et traduit une profonde modification des conditions dans lesquelles elle s’est déroulée au xve siècle. De plus en plus, le « béghard-mendiant valide » fut présenté comme le type même du parasite social, niant les valeurs d’un monde qui, pour les clercs mêmes, n’étaient plus définies par l’Église seule, mais aussi par la bourgeoisie des villes, en fonction de son idéal d’austère labeur et de sa méfiance de la pauvreté, qu’elle assimilait à l’oisiveté. Cette attitude et ce langage étaient déterminés par les inégalités sociales qui allaient croissantes parmi les laïcs, comme au sein même du clergé.

La modification du langage polémique, au début du xve siècle, manifeste une prise de conscience, par les clercs, du monde urbain et de ses valeurs ; elle a peut-être été favorisée par la réunion, dans notre région, des conciles de Constance et de Bâle, où les laïcs firent entendre leurs récriminations contre une Église profondément divisée et affaiblie.

Au même moment s’arrêta aussi l’expansion des béguinages, que les condamnations du xive siècle avaient été incapables de freiner. Simultanément à Bâle et à Strasbourg, les nouvelles fondations cessèrent et les maisons existantes s’éteignirent les unes après les autres. Il semble que les bienfaiteurs traditionnels et les béguines mêmes aient alors compris que ce mode de vie était révolu : c’est l’époque où des béguinages se convertirent en hospices et des béguines en garde-malades, sacrifiant à l’idéal de travail de toute la société.

@@ -84,7 +84,7 @@

Par des tableaux statistiques et des graphiques nous avons voulu montrer tout le parti que l’historien des mentalités pouvait tirer de telles méthodes :

1. Graphique montrant la force des résistances à l’évolution dans le langage des bulles pontificales et des mandements épiscopaux dirigés contre les béguines et les béghards au xive siècle.

2. Graphique montrant l’évolution du nombre des béguinages fondés tous les dix ans, entre le milieu du xine siècle et le début du xvie siècle, dans les villes de Cologne, Mayence, Strasbourg et Bâle.

- +

3. Graphique illustrant l’évolution numérique des béguinages de Strasbourg et de Bâle, du xive au xve siècle.

4. Tableau statistique des citations bibliques et canoniques utilisées pour dépeindre le « béghard-mendiant-valide ».

5. Tableau statistique des citations bibliques et canoniques utilisées contre les béguines et les béghards par J. Mülberg, O.P., et F. Hemmerlin, chanoine de Zurich.

diff --git a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_06.xml b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_06.xml index 5f0e63e..22f92c4 100644 --- a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_06.xml +++ b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_06.xml @@ -46,7 +46,7 @@ - + Les plus anciennes chartes en langue française de l’aube et de la Seine-et-Marne @@ -62,7 +62,7 @@
Sources -

La grande majorité des documents, les trois quarts environ, ont été fournis par la série H des Archives départementales de l’Aube. Les autres pièces se trouvent disséminées dans divers fonds d’archives conservés dans une dizaine de dépôts publics : aux Archives nationales, les layettes du Trésor des Chartes ; à la Bibliothèque nationale, la collection de Champagne et la collection Clairambault ; aux Archives départementales de l’Aube, les fonds des séries E, G et 1 J (fonds des nouvelles acquisitions contenant quelques pièces originales isolées) ; aux Archives départementales de Seine-et-Marne, les archives du grand Hôtel-Dieu de Provins ; aux Archives communales de Troyes, le fonds Delion (layettes contenant les archives anciennes de la ville et notamment des chartes des comtes de Champagne) ; à la Bibliothèque municipale de Provins, le fonds Michelin (contenant des pièces originales isolées concernant la ville de Provins) ; à Bar-sur-Aube, les archives de l’hôpital Saint-Nicolas et, enfin, à Nemours, les archives de l’Hôtel-Dieu.

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La grande majorité des documents, les trois quarts environ, ont été fournis par la série H des Archives départementales de l’Aube. Les autres pièces se trouvent disséminées dans divers fonds d’archives conservés dans une dizaine de dépôts publics : aux Archives nationales, les layettes du Trésor des Chartes ; à la Bibliothèque nationale, la collection de Champagne et la collection Clairambault ; aux Archives départementales de l’Aube, les fonds des séries E, G et 1 J (fonds des nouvelles acquisitions contenant quelques pièces originales isolées) ; aux Archives départementales de Seine-et-Marne, les archives du grand Hôtel-Dieu de Provins ; aux Archives communales de Troyes, le fonds Delion (layettes contenant les archives anciennes de la ville et notamment des chartes des comtes de Champagne) ; à la Bibliothèque municipale de Provins, le fonds Michelin (contenant des pièces originales isolées concernant la ville de Provins) ; à Bar-sur-Aube, les archives de l’hôpital Saint-Nicolas et, enfin, à Nemours, les archives de l’Hôtel-Dieu.

Commentaires grammaticaux @@ -75,7 +75,7 @@

La langue des chartes offre de grandes disparités entre l’ouest et l’est ; elle semble évoluer plus rapidement dans le Gâtinais et la Brie que dans la région de Bar-sur-Aube. Elle paraît en outre être le terrain de rencontre de quatre parlers voisins : picard au nord, lorrain à l’est, bourguignon au sud, Orléanais et francien à l’ouest. Peut-être est-ce là la caractéristique dominante des parlers champenois.

- + Édition

Sur les cent dix-huit actes édités, une quarantaine avaient déjà fait l’objet d’une publication, en particulier ceux des layettes du Trésor des Chartes, quoique trois d’entre eux, postérieurs à la mort de saint Louis, n’eussent pas encore été publiés.

Un appendice regroupe huit documents non scellés, mais fort proches des originaux, ou non datés, mais dont on sait par ailleurs qu’ils s’inscrivent dans les limites chronologiques.

@@ -87,7 +87,7 @@
Glossaire - +
diff --git a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_09.xml b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_09.xml index 322e51e..08fc7bf 100644 --- a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_09.xml +++ b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_09.xml @@ -30,8 +30,11 @@ - + + + + @@ -46,7 +49,7 @@ - + Les cartulaires de l’abbaye de Saint-Seine ; introduction historique et édition critique @@ -62,7 +65,7 @@ Sources

Sources d’archives. – Pour faire l’histoire de l’abbaye depuis les origines jusqu’à 1271, on dispose principalement de son fonds d’archives, classé dans la sous-série 10 aux Archives de la Côte-d’Or. Le plus important des trois inventaires des titres dressés sous l’Ancien Régime (1774, avec supplément en 1787) permet de se faire une idée des destructions ou disparitions éprouvées à la Révolution, et en même temps de les pallier. Les documents subsistants consistent en dix-neuf actes originaux, encore inédits, et un cartulaire (cartulaire I) entièrement édité.

Au département des manuscrits de la Bibliothèque nationale, on trouve encore trois copies intégrales, ou presque, des xviie et xviiie siècles (mss. lat. 17085, 12824, 9874) d’un second cartulaire disparu (cartulaire II). Des copies ou extraits de chartes, en général tirés de ce cartulaire, sont fournis par le Monasticon benedictinum (ms lat. 12696), et par les collections de Bourgogne (t. 9 et 93) et Baluze (t. 142 et 144). Les éditions ne couvrent qu’une partie de ce cartulaire.

- +

Il existe aux Archives nationales sous la cote S* 32392 un « État général des titres » de l’abbaye rangés par ordre chronologique, qui comporte la copie de toutes les chartes les plus anciennes, prises dans les deux cartulaires. Ce recueil est l’œuvre du dernier abbé de Saint-Seine en 1779.

Il reste un fonds secondaire de l’abbaye (prieuré de Saint-Martin de Langres) aux Archives départementales de la Haute-Marne (21 H), qui renferme un original.

Sources narratives. – Pour entrevoir les origines et les débuts de l’abbaye de Saint-Seine, on ne peut faire fond sur la légendaire Vita sancti Sequani, dont la rédaction ne semble guère remonter avant la fin du xie siècle – le premier des dix manuscrits subsistants est du début du xiie siècle (Dijon, Bibliothèque municipale 641), le style indique une époque postérieure à la renaissance carolingienne, la plupart des éléments du récit sont dénués de toute valeur historique – ni à plus forte raison sur les fresques peintes à l’intérieur de l’église abbatiale au début du xvie siècle, qui montrent un état amplifié de la légende. Force est de recourir, sur le saint et la fondation qu’on lui attribue, à des documents hagiographiques plus brefs mais plus sûrs et aux textes liturgiques : Grégoire de Tours, les martyrologes, Jonas de Bobbio, Ardon (ou Smaragde). Sur le temporel de l’abbaye dans la période primitive, on n’a, de l’époque carolingienne, que deux textes très courts, l’un annalistique, l’autre législatif, mais ils permettent de faire le lien avec les textes plus anciens qui concernent l’abbaye. On regrette le caractère tardif, résumé et déformé d’une prétendue copie d’un diplôme de Gontran en faveur de Saint-Seine, retranscrite au xiiie siècle dans la Chronique des évêques de Lausanne par Conon d’Estavayer : ce document appuierait l’hypothèse d’une assez vaste dotation territoriale de l’abbaye de Saint-Seine à l’époque mérovingienne.

@@ -75,12 +78,12 @@ Chapitre premier fondation et débuts de l’abbaye

La fondation ; les problèmes posés par l’identité du fondateur. – Réunissant les données de Grégoire de Tours, de la Vita sancti Sequani et de la Vita sancti Johannis Reomaensis, les historiens ont admis généralement que l’abbaye de Saint-Seine avait été fondée vers le milieu du vie siècle ou même avant saint Seine lui-même.

- +

L’abbaye porte en effet le nom d’un saint dont l’existence et la mort sur le territoire de Langres avant la fin du vie siècle sont attestées par Grégoire de Tours dans le livre In gloria confessorum écrit vers 587. L’auteur emploie pour qualifier ce Sequanus le terme d’abbas, qui signifie le plus souvent dans ses livres « chef spirituel d’une communauté monastique plus ou moins groupée ».

Compilé vers l’an 600, le martyrologe hiéronymien mentionne au 19 septembre, dans le diocèse de Langres, au monastère de Cestre (monasterio Segestro), la depositio sancti Siggoni (Singoni, Sigonis) presbiteri (et confessons). Jusqu’au martyrologe d’Usuard (vers 870), c’est sous ces formes ou à peu près que l’on trouve écrit le nom du saint dans les martyrologes historiques qui le mentionnent. Usuard, corrigeant son propre martyrologe, remplace, à l’éloge du 19 septembre ce nom par celui de Sequanus, reconnaissant ainsi l’unicité du personnage. Mais les deux lignées de martyrologes issues l’une d’Usuard I, l’autre d’Usuard, II ou de ses prédécesseurs, transmirent le double nom à la postérité, sous la même date il est vrai, mais avec un décalage d’un jour chez certains, induisant ainsi plusieurs historiens en erreur. Une évolution phonétique parallèle à celle qui de Sequana a donné à l’époque mérovingienne Segona ou Sigona puis Seigne et enfin Seine, et influencée par l’analogie avec celle-ci, rend compte de la dualité morphologique du nom du saint.

Une soixantaine d’années plus tard, la Vita Johannis Reomaensis, œuvre de Jonas de Bobbio (659), parle de la visite faite au héros, fondateur du premier monastère connu de Bourgogne, par un vir venerabilis Segonus (les manuscrits, dès le xe siècle, transcrivent Sequanus), qualifié un peu plus loin de frater. Quoi qu’il en soit de l’époque exacte de la vie de ce Jean de Réomé (ve siècle ? VIe siècle ?), que ne mentionnent ni Grégoire de Tours ni le martyrologe hiéronymien, le fait est que les informateurs de Jonas considéraient Seine comme un moine à peu près contemporain de leur premier abbé et sur un pied d’égalité avec lui.

Les débuts ; problèmes posés par le culte de saint Seine. – On ne peut tenir grand compte de la mention d’un abbé de Saint-Seine dans la Vita Frodoberti, fondateur de Montier-la-Celle au milieu du viie siècle, puisque l’hagiographe de Frodbert, Adson, écrivait au xe siècle. Par contre, en 822, Ardon (Smaragde), auteur de la Vita Benedicti Anianensis, qui a bien connu le saint durant sa vie, nous donne le premier témoignage explicite d’une domus Sancti-Sequani où vivait une communauté monastique (cœnobium) et où Benoît demeura près de six ans, de 773 à 778, avant d’aller fonder Aniane.

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La notitia de servitio monasteriorum (817-8) et une mention des Annales de Flavigny en 816 montrent que Sanctus-Sequanus (Siquanus) était un monastère privilégié mais de moyenne grandeur. Les diplômes carolingiens qui forment les deux premiers actes du cartulaire I (816 ? et 886) et celui qui fut accordé à l’évêque Geilon de Langres en 887, qui désignent Saint-Seine sous le nom respectivement de monasterium (in honore)... sancti Sequani (constructum) et de abbatiam sancti Sequani confessons in pago Magnimontensis et in loco qui Siccaster antiquitus nuncupatus est, permettent d’établir que le monasterium Segestrum où fut enterré Sigonus, qui y était honoré le 19 septembre, est bien le même que celui qui devait déjà grouper des moines en 587 autour de la basilica abritant le tombeau de Sequanus. L’identification ne laisse plus de doute quand on sait que, aujourd’hui encore, c’est le 19 septembre qu’on célèbre la fête de saint Seine.

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La notitia de servitio monasteriorum (817-8) et une mention des Annales de Flavigny en 816 montrent que Sanctus-Sequanus (Siquanus) était un monastère privilégié mais de moyenne grandeur. Les diplômes carolingiens qui forment les deux premiers actes du cartulaire I (816 ? et 886) et celui qui fut accordé à l’évêque Geilon de Langres en 887, qui désignent Saint-Seine sous le nom respectivement de monasterium (in honore)... sancti Sequani (constructum) et de abbatiam sancti Sequani confessons in pago Magnimontensis et in loco qui Siccaster antiquitus nuncupatus est, permettent d’établir que le monasterium Segestrum où fut enterré Sigonus, qui y était honoré le 19 septembre, est bien le même que celui qui devait déjà grouper des moines en 587 autour de la basilica abritant le tombeau de Sequanus. L’identification ne laisse plus de doute quand on sait que, aujourd’hui encore, c’est le 19 septembre qu’on célèbre la fête de saint Seine.

Le culte de saint Seine est resté très local. La forme même du nom du personnage peut provoquer le doute ; une certaine succession du culte de saint Seine (Sequanus) à celui de la déesse Sequana, protectrice des sources de la Seine, assez proches, et patronne du temple qu’on a retrouvé à cet endroit, atteste certes la survivance de certaines pratiques païennes sous un revêtement chrétien. Mais ceci ne saurait cependant réduire l’existence du saint à une simple christianisation mythique de la déesse : l’épigraphie de la fin de l’époque romaine ne manque pas de noms d’hommes ou de femmes empruntés à des fleuves et atteste l’existence vers 500 d’autres Sequanus (comme de femmes nommées Sequana) ; d’autre part, toute substitution n’entraîne pas nécessairement la création de toutes pièces du terme final. L’extension du culte, très restreinte, a dû avoir lieu soit au viiie siècle, soit au ixe siècle, lors des déplacements auxquels les moines bourguignons furent contraints devant les incursions sarrasines ou normandes. On ne sait rien d’autre de l’abbaye à ces époques troublées que le martyre de deux religieux par les « Vandales ».

Il semble donc qu’on puisse conclure à l’existence réelle d’un prêtre nommé Seine, chef d’une communauté monastique fixée dès les premiers temps de l’époque mérovingienne (dans le voisinage de Cestre), dont les reliques ont été conservées dans le monastère qu’il avait sans doute fondé lui-même. A ces quelques éléments sûrs se réduit le fond réellement historique de la vie de saint Seine.

@@ -90,7 +93,7 @@ et de son temporel jusqu’à la fin du xie siècle

Même si l’on n’admet pas l’authenticité du « diplôme de Contran » d’après lequel Saint-Seine aurait eu au vie siècle des possessions en Suisse romande, il est fort probable que l’abbaye, comme ses semblables à l’époque, eut de nombreuses propriétés, même assez loin de son centre. C’est de cette richesse initiale que témoignera sans doute, plus tard, la pancarte pontificale de 1179, qui fait état de plusieurs revendications de l’abbaye à côté des possessions effectives.

En 816 la mention concernant Saint-Seine dans les annales de Flavigny permet de préciser le caractère véritable de la « concession » de l’important domaine fiscal de Nova villa faite cette même année par Louis le Pieux à l’abbaye ; il s’agit d’une restitution. Nova villa est situé à peu de distance de Saint-Seine. Mais qu’en fut-il des domaines excentriques ? On peut supposer sans crainte d’erreur que l’ère des spoliations carolingiennes appauvrit aussi Saint-Seine, qui ne recouvrera jamais son domaine passé. Pourtant c’est à cette époque une abbaye royale et jouissant d’un statut privilégié tant au temporel (exemption de la milice) qu’au spirituel (libre élection de l’abbé).

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Au moment où s’affaiblit le pouvoir carolingien, l’évêque de Langres ressaisit le temporel tombé en mains laïques, peut-être celles des comtes de Mémont, chefs du pagus Magnimontensis, dans le ressort desquels les diplômes de l’époque situent l’abbaye et à l’un desquels la tradition orale attribue même sa fondation, la légende écrite faisant naître le saint même, sinon du comte de Mémont, du moins dans son oppidum.

Le relâchement des anciennes structures administratives de l’Empire joue d’abord en faveur des puissants évêques de Langres dont la seigneurie englobe Saint-Seine. Est-ce à ce fait que Saint-Seine devra d’être appelée, au xiie siècle encore, par l’un des prélats du siège langrois « sa chère fille et son trésor » (specialis filia et camera nostra) ?

@@ -100,11 +103,11 @@ aux xiie et xiiie siècles

Une seigneurie assez indépendante. – Au moment où la puissance montante des ducs de Bourgogne limite et tend à faire reculer celle des évêques de Langres, Saint-Seine se trouve être l’objet des revendications des deux grandes principautés territoriales, qui peuvent chacune se réclamer d’une tradition antérieure ; le roi de France, dont le pouvoir se rétablit, a aussi des droits à faire valoir, mais il est plus lointain. Ces forces divergentes se neutralisent dans une certaine mesure. D’autre part, le mouvement qui porte les églises à s’émanciper des pouvoirs séculiers à la fin de l’époque carolingienne, transforme même des abbayes d’importance moyenne, comme Saint-Seine, en seigneuries indépendantes. Cependant l’ancienne abbaye épiscopale, si proche de Dijon, n’échappe pas à l’orbite ducale. En 1189 le duc précise qu’il y a les droits de garde et de régale, qui passera naturellement au roi lors du retour de la Bourgogne à la couronne à la fin du xve siècle. Cette demi-indépendance est consacrée par la protection pontificale, qui apparaît en 1179, fruit tardif et indirect de la réforme monastique (Saint-Seine semble avoir échappé à la réforme clunisienne, même à celle de Guillaume de Volpiano).

Un temporel qui s’accroît et se stabilise. – L’impulsion spirituelle donnée par la Réforme grégorienne joue en faveur de Saint-Seine comme des autres abbayes. On en voit des traces dès les premiers actes (1093) : des dons de biens, de dîmes, d’églises par le duc, les grands ou l’évêque, viennent arrondir le temporel qu’avaient dû entamer passablement les exactions des praedones aux siècles passés. Le domaine de l’abbaye s’affirme et se fixe pendant cette période. Les acquisitions ou pertes n’en changeront plus guère l’aspect.

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La « terre de Saint-Seine » et ses bornes. – Le domaine seigneurial de Saint-Seine nous apparaît à cette époque en pleine prospérité. Le noyau central a atteint son extension définitive ; n’étant plus l’objet d’usurpations, de transactions, de contestations, il apparaît très peu dans les actes conservés. Par contre, on voit beaucoup mieux les biens marginaux ; ils sont inféodés à de petits seigneurs locaux, vassaux de l’abbé, héritiers certainement des « chasés » que devaient entretenir les abbayes pour leur défense à l’âge précédent : les biens sont donnés en fief, pris en gage, reçus en aumône ou, bientôt, achetés.

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La « terre de Saint-Seine » et ses bornes. – Le domaine seigneurial de Saint-Seine nous apparaît à cette époque en pleine prospérité. Le noyau central a atteint son extension définitive ; n’étant plus l’objet d’usurpations, de transactions, de contestations, il apparaît très peu dans les actes conservés. Par contre, on voit beaucoup mieux les biens marginaux ; ils sont inféodés à de petits seigneurs locaux, vassaux de l’abbé, héritiers certainement des « chasés » que devaient entretenir les abbayes pour leur défense à l’âge précédent : les biens sont donnés en fief, pris en gage, reçus en aumône ou, bientôt, achetés.

Au-delà de ces limites l’abbaye est en contact avec les autres seigneuries laïques et ecclésiastiques, domaine ducal au sud, Saint-Étienne au sud-est, Saint-Bénigne à l’est, les comtes de Saulx (mouvant de l’évêque de Langres), les abbayes d’Oigny et de Fontenay au nord, de Flavigny au nord-ouest, les seigneurs de Mont-Saint-Jean et de Sombemon à l’ouest et au sud-ouest. Les rapports semblent assez bons avec tous ces voisins, sauf à préciser les délimitations nécessaires des droits de chacun ; c’est au xiiie siècle que se font les premiers bornages connus de la « terre de Saint-Seine ». Il y a cependant des exactions ou empiètements aussi bien de la part du duc que de certains seigneurs, des contestations avec l’évêque ou son représentant ; d’où quelques procès. C’est avec Saint-Étienne de Dijon que la rivalité paraît avoir été la plus vive au début du xiie siècle.

Les possessions excentriques de Saint-Seine sont plus ou moins anciennes. On voit l’abbaye se défaire contre un cens de celles qui sont trop lointaines pour être rentables. Ces biens sont situés en Champagne, comté de Brienne, Lingonie au nord, Beaunois au sud, dans le Jura (salines) à l’est, et comptent en outre plusieurs églises dans le diocèse d’Autun.

Une économie surtout terrienne. – On peut déduire de l’ensemble des actes que les moines pratiquaient sur leur domaine une économie reposant essentiellement sur la possession de la terre, principale richesse de l’époque. La toponymie, qui signale plusieurs « corvées » dans l’enceinte de la « terre de Saint-Seine », et la « charte de grâce » en 1324, qui affranchit les hommes de cette terre de la mainmorte, permettent de présumer jusqu’à la fin du xiiie siècle une exploitation de faire-valoir direct pour une part (on trouve des villici jusqu’après cette période). Le reste était tenu pour leur propre compte, moyennant redevances, par les serfs, dont quelques-uns sont affranchis à titre personnel. Une petite industrie (moulins à grain et à drap dispersés sur les cours d’eau, tanneries à Saint-Seine même) a dû contribuer à la naissance d’une petite bourgeoisie locale. Elle a dû être favorisée aussi par le commerce, destiné à satisfaire les besoins de la communauté, de la familia, des habitants du bourg et des hôtes de passage. Situé sur le grand chemin de Dijon à Troyes, Saint-Seine est en effet un point de passage obligé quand on veut aller directement de Langres à Autun ou de Châtillon à Beaune en évitant Dijon. Plus localement, il faut également tenir compte de l’afflux des pèlerins de la « terre de Saint-Seine » pour les processions et la fête du saint patron de l’abbaye, des chalands pour la foire de Saint-Gilles.

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Le sous-sol calcaire de la région ne prédispose pas à une culture très riche. Les bois qui entourent le bourg abbatial et les villages de la « terre » en une vaste ceinture et que le défrichement périodique entame semblent à peu près aussi développés à cette époque qu’aujourd’hui, et plus qu’à l’époque romaine. Ils servent à la pâture des bêtes aussi bien qu’à l’exploitation (construction, chauffage). Les cultures du froment, de l’avoine sont les plus courantes ; on trouve aussi de l’orge et du seigle. On peut déceler un élevage du mouton, normal sur les chaumes du plateau, des vaches, notamment dans la zone touchant l’Auxois, l’utilisation des bœufs de labour et des ânes. La vigne pousse jusque sur les pentes du plateau (du côté de Savigny-sous-Mâlain par exemple), mais le plus gros et le meilleur de la récolte vient des vignes possédées ou accensées dans la Côte bourguignonne, en particulier autour de Serrigny, de Couchey, jusqu’à Fontaines-les-Chalon.

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Le sous-sol calcaire de la région ne prédispose pas à une culture très riche. Les bois qui entourent le bourg abbatial et les villages de la « terre » en une vaste ceinture et que le défrichement périodique entame semblent à peu près aussi développés à cette époque qu’aujourd’hui, et plus qu’à l’époque romaine. Ils servent à la pâture des bêtes aussi bien qu’à l’exploitation (construction, chauffage). Les cultures du froment, de l’avoine sont les plus courantes ; on trouve aussi de l’orge et du seigle. On peut déceler un élevage du mouton, normal sur les chaumes du plateau, des vaches, notamment dans la zone touchant l’Auxois, l’utilisation des bœufs de labour et des ânes. La vigne pousse jusque sur les pentes du plateau (du côté de Savigny-sous-Mâlain par exemple), mais le plus gros et le meilleur de la récolte vient des vignes possédées ou accensées dans la Côte bourguignonne, en particulier autour de Serrigny, de Couchey, jusqu’à Fontaines-les-Chalon.

Les donations et offrandes manuelles des fidèles, la perception d’une part des sacerdotalia des paroisses complètent les revenus fonciers, notamment les dîmes et les cens, pour former la fortune monastique. Ce qui n’est pas consommé par les moines est employé à la construction d’édifices religieux – c’est sans doute au xiie siècle qu’on bâtit une nouvelle église paroissiale dans le bourg, c’est au début du xiiie siècle que s’élève la belle abbatiale – et utilitaires – les bâtiments des prieurés, par exemple, dont on compte une dizaine à l’époque – ou sert à alimenter le budget de charité ; l’aumône a dû être permanente à Saint-Seine dès les origines en raison de sa situation d’étape et les actes font allusion à la maladrerie édifiée près du bourg.

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Chapitre II Notice descriptive -

Le cartulaire I. – Le premier cartulaire de Saint-Seine, coté 10 H 6 aux Archives départementales de la Côte-d’Or et 165 dans la série spéciale des cartulaires, est un groupe de trente-deux feuillets en trois cahiers insérés dans un volume de parchemin petit in-quarto à reliure de bois recouverte de cuir, en médiocre état. Les autres parties de ce volume montrent qu’il s’agit d’un recueil hétéroclite dont les éléments se rattachent plutôt à la liturgie qu’à la diplomatique, et qui dut être composé vers le milieu du xiiie siècle. Le cartulaire proprement dit, qui commence à la page 245, est d’une écriture petite, fine et fracturée, gothique classique de lecture facile, qui s’étend à pleine page sur réglure au crayon, toujours de la même main. Il n’y a aucune ornementation. Ce cartulaire contient quatre-vingt-cinq actes compris entre 816 et 1204-1227 ; il a donc dû être rédigé sous l’abbatiat d’Olivier.

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Le cartulaire I. – Le premier cartulaire de Saint-Seine, coté 10 H 6 aux Archives départementales de la Côte-d’Or et 165 dans la série spéciale des cartulaires, est un groupe de trente-deux feuillets en trois cahiers insérés dans un volume de parchemin petit in-quarto à reliure de bois recouverte de cuir, en médiocre état. Les autres parties de ce volume montrent qu’il s’agit d’un recueil hétéroclite dont les éléments se rattachent plutôt à la liturgie qu’à la diplomatique, et qui dut être composé vers le milieu du xiiie siècle. Le cartulaire proprement dit, qui commence à la page 245, est d’une écriture petite, fine et fracturée, gothique classique de lecture facile, qui s’étend à pleine page sur réglure au crayon, toujours de la même main. Il n’y a aucune ornementation. Ce cartulaire contient quatre-vingt-cinq actes compris entre 816 et 1204-1227 ; il a donc dû être rédigé sous l’abbatiat d’Olivier.

Le cartulaire II. – Le supplément de 1787 de l’inventaire permet de se représenter le second cartulaire perdu. C’était un volume petit in-folio de présentation analogue au cartulaire I, portant la transcription en cent cinquante-deux pages de deux cent quarante-huit chartes écrites de plusieurs mains, et s’étageant de 1093 à 1265. Il fut sans doute rédigé sous l’abbatiat d’Hugues de La Porte.

Les copies précitées de la Bibliothèque nationale permettent d’en connaître la teneur, confirmée par les extraits et analyses.

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- + Catalogue des actes de l’abbaye jusqu’en 1271

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Édition

L’édition, qui suit les principes exposés dans le dernier chapitre, porte sur cent soixante-trois actes dont cent cinquante-deux inédits.

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diff --git a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_18.xml b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_18.xml index 749f45f..53c6b5e 100644 --- a/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_18.xml +++ b/data_test/periodiques/encpos_by_abstract/data/ENCPOS_1972/ENCPOS_1972_18.xml @@ -30,8 +30,11 @@ - + + + + @@ -46,7 +49,7 @@ - + Le bestiaire héraldique au moyen âge par @@ -61,7 +64,7 @@

Géographiquement nous avons envisagé les armoiries de l’Europe entière, mais nous avons donné la priorité à celles des pays d’héraldique classique (France, Angleterre, Écosse, Plats-Pays, Suisse et régions rhénanes de l’Empire) par rapport à celles des pays d’héraldique plus tardives (Espagne, Italie, Scandinavie) ou nettement marginale (Pologne, Hongrie).

- + Première partie Les sources pour l’étude de l’héraldique médiévale @@ -83,7 +86,7 @@
- + Deuxième partie La faune des armoiries médiévales
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Le nombre des espèces figurant dans les armoiries va en augmentant : quinze vers 1200, trente vers 1300, cinquante vers 1450. Parallèlement à cet enrichissement de la faune, on assiste à un nivellement des proportions : vers 1200 le groupe lion-aigle-merlette représente 90 % des armoiries animalières ; il n’en représente plus que 70 % vers 1350 et 60 % seulement à la fin du xve siècle.

- + Chapitre II Géographie de la faune des armoiries

Proportion des armoiries animalières par rapport à l’ensemble des armoiries. – A une Europe germanique et celtique d’héraldique nettement animalière s’oppose une Europe latine d’héraldique plus linéaire. C’est en Écosse (40 %), dans les pays du Rhin et d’Europe centrale (35 %) que la proportion des armoiries animalières est la plus forte, et en Italie, Espagne, Savoie et Dauphiné qu’elle est la plus faible (moins de 20 %). Ailleurs elle se situe aux alentours de 30 %.

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C’est dans les territoires de l’actuelle Belgique que les armoiries au lion sont les plus nombreuses (70-80 % des armoiries animalières) et en Ile-de-France, en Suisse et en Autriche qu’elles sont les plus rares (moins de 35 %).

Caractères du lion héraldique. – Environ 80 % des lions sont rampants ; les lions passants se rencontrent surtout en Angleterre, dans l’ouest de la France et en Allemagne du nord. Les lions couronnés (environ 15 % des lions) le sont presque toujours d’or. Dans les armoriaux, la mention d’un émail particulier pour la langue et les griffes dépend étroitement de l’application de l’auteur ; elle ne doit donc nullement être considérée comme un caractère héraldique fondamental. Mise à part la queue fourchée et passée en sautoir, les attributs du lion sont rarissimes.

Émaux et dessin du lion. – Le gueules est l’émail le plus fréquent (30 %) ; ensuite viennent l’argent (21 %), le sable (20 %) et l’or (20 %). L’azur (4 %) et le sinople (2 %) sont très localisés : Angleterre et Italie pour l’azur, France de l’ouest pour le sinople.

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De toutes les armoiries au lion, et, ce faisant, de toutes les armoiries médiévales, c’est l’écu « d’argent au lion de gueules » qui a été le plus porté.

Pour dessiner le lion, l’héraldique a repris une figure stylisée qui existait depuis la plus haute Antiquité. Des différences régionales de style apparaissent dès le début du xiiie siècle et vont en s’accentuant jusqu’aux années 1430-1450, à partir desquelles on assiste, au contraire, à une certaine uniformisation sur le type du lion flamand.

La signification emblématique. – Le lion peut être parlant (Italie, Espagne, pays du Rhin), politique (surtout aux xiie et xiiie siècles) ou symbolique (force, courage, générosité). Dans les armoiries écclésiastiques, il a presque toujours une signification christologique.

@@ -125,7 +128,7 @@ L’aigle

Fréquence générale et répartition géographique. – L’aigle représente 12 % des armoiries animalières et 3 % seulement de l’ensemble des armoiries. C’est surtout sa rareté dans les armes roturières, cas unique parmi tous les animaux héraldiques, dont l’indice de fréquence est sensiblement le même dans les armes nobiliaires et les armes roturières, qui explique la faiblesse de ces pourcentages.

C’est en Autriche, en Bavière, en Franconie, en Savoie et en Italie du nord que les aigles sont les plus nombreuses ; d’une manière générale, les régions riches en lions sont pauvres en aigles, et réciproquement.

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Caractères héraldiques de l’aigle. – L’aigle bicéphale, inconnue des bestiaires est une création de l’imagination orientale ; elle ne s’est imposée que tardivement dans l’héraldique occidentale et n’a, à aucun moment ni dans aucun pays, représenté plus de 15 % des aigles des armoiries. Les aigles couronnées sont rares (5 %), et celles becquées et membrées d’un émail particulier ne le sont jamais de façon constante.

Émaux et représentation graphique. – Les aigles de gueules (23 %), d’or (20 %) et de sable (20 %) sont les plus nombreuses et celles que l’on rencontre partout ; celle d’argent (17 %) est surtout anglaise et française, celle d’azur (10 %) française et italienne. Malgré l’influence très grande de l’écu impérial, il apparaît nettement que de toutes les armoiries à l’aigle c’est, comme pour le lion, la combinaison « d’argent à l’aigle de gueules » qui a été la plus portée.

L’aigle est l’animal héraldique le mieux dessiné et celui qui permet d’obserle mieux les différences de style régionales. Son dessin n’est nullement original puisqu’il existait déjà à Babylone au iiie millénaire avant notre ère ; il semble avoir pénétré en Occident par l’intermédiaire de l’orfèvrerie sassanide, des monnaies byzantines et des tissus orientaux.

@@ -137,7 +140,7 @@ La merlette

Place de la merlette dans les armoiries médiévales. – Par sa fréquence la merlette est le second animal héraldique ; elle charge 5 % de toutes les armoiries et 16 % des armoiries animalières. Mais son emploi est très nettement localisé et se limite à l’Europe du nord-ouest. C’est en Ile-de-France, en Picardie en Artois et en Hollande que les écus chargés de merlettes sont les plus nombreux.

Caractères héraldiques de la merlette. – La merlette n’a jamais eu de pattes, mais jusqu’au milieu du xve siècle elle a toujours un bec ; elle le perd entre 1460 et 1520, probablement afin de ne pas être confondue avec la canette, oiseau tout à fait différent dont l’importance grandit à cette époque.

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L’étude de la disposition des merlettes dans l’écu est valable pour la plupart des autres petits meubles du blason ; les dispositions les plus fréquentes sont les merlettes en orle (33 %) et accompagnant une fasce (16 %) ou un chevron (12 %). Ce sont les merlettes de gueules (45 %) et de sable (23 %) qui sont au Moyen Âge les plus fréquentes.

La signification emblématique. – La merlette est à l’origine un petit merle qui servit de meuble parlant à certaines familles du Beauvaisis, de Normandie et d’Angleterre ; au xiiie siècle elle perd son caractère animalier et parlant pour jouer un rôle tout à fait technique dans les armoiries : remplir les vides et équilibrer les figures. Au xive siècle elle est de nouveau parlante, mais désormais avec les noms phonétiquement apparentés à « oiseau » et non plus à « merle ».

La merlette n’a jamais joué le rôle de symbole, mais on peut parfois lui reconnaître une signification allégorique, sinon au moment du choix et de la formation des armoiries, du moins dans leurs interprétations postérieures.

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Chapitre VIII Les quadrupèdes -

Les quadrupèdes autres que le lion et le léopard chargent moins de 5 % des armoiries animalières ; parmi eux ce sont le sanglier, le loup, l’ours et le cerf qui sont les plus fréquents. Le sanglier constitue le plus souvent un emprunt à la faune locale ou un héritage de l’emblématique pré-héraldique, mais il peut aussi être parlant, et même symbolique (colère). Le loup, très fréquent en Espagne, est parlant ou allégorique, mais jamais symbolique, de même que l’ours, qui doit à son ancien rôle de roi des animaux – au moins jusqu’à la fin duxie siècle – d’être parlant avec des patronymes formés sur « König » en Allemagne. Le cerf, quand il ne fait pas allusion à la chasse, est symbolique (longévité, pureté).

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Les quadrupèdes autres que le lion et le léopard chargent moins de 5 % des armoiries animalières ; parmi eux ce sont le sanglier, le loup, l’ours et le cerf qui sont les plus fréquents. Le sanglier constitue le plus souvent un emprunt à la faune locale ou un héritage de l’emblématique pré-héraldique, mais il peut aussi être parlant, et même symbolique (colère). Le loup, très fréquent en Espagne, est parlant ou allégorique, mais jamais symbolique, de même que l’ours, qui doit à son ancien rôle de roi des animaux – au moins jusqu’à la fin duxie siècle – d’être parlant avec des patronymes formés sur « König » en Allemagne. Le cerf, quand il ne fait pas allusion à la chasse, est symbolique (longévité, pureté).

Parmi les chiens l’héraldique médiévale distingue le lévrier (Angleterre) et le dogue (Flandre, Allemagne) d’une troisième espèce relativement indéterminée, que seul un collier permet de ne pas confondre avec le loup. Chez les bovins le bœuf n’est pas encore différencié du taureau. Parmi les autres quadrupèdes, les moins rares sont le bélier, l’agneau, la chèvre, le mouton, le bouc, le cheval, le renard (toujours de gueules), le porc, l’éléphant (qui porte très rarement une tour sur son dos), le chameau, l’écureuil et le castor, ce dernier étant totalement hybride.

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Les autres poissons et animaux aquatiques sont très rares, sauf le brochet, fréquent en Angleterre où il joue le rôle du bar, le chabot (France), le saumon (Écosse), la truite (Allemagne) et le hareng (Scandinavie).

- + Chapitre XI Les monstres

Les monstres et les animaux chimériques sont les parents pauvres du bestiaire héraldique, à la fois en nombre (moins de dix « espèces ») et en proportion (2 % des armoiries animalières).

@@ -182,7 +185,7 @@ Chapitre premier unité du thème animalier dans les armoiries médiévales : unité graphique -

Les sources et la réutilisation de modèles préexistants. – Le dessin héraldique de la plupart des animaux n’est pas original ; il trouve, pour une bonne part, sa source dans les arts décoratifs de la Mésopotamie ancienne et doit son introduction en Occident aux invasions germaniques et à l’arrivée régulière des tissus, monnaies et objets d’art orientaux. Le grand mérite du blason fut d’avoir érigé en système des dispositifs et des caractères qui étaient « héraldiques » bien avant la lettre.

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Les sources et la réutilisation de modèles préexistants. – Le dessin héraldique de la plupart des animaux n’est pas original ; il trouve, pour une bonne part, sa source dans les arts décoratifs de la Mésopotamie ancienne et doit son introduction en Occident aux invasions germaniques et à l’arrivée régulière des tissus, monnaies et objets d’art orientaux. Le grand mérite du blason fut d’avoir érigé en système des dispositifs et des caractères qui étaient « héraldiques » bien avant la lettre.

Les règles du dessin héraldique : la fixité des types. – La stylisation héraldique repose sur une simplification des formes de l’animal et une exagération de toutes les parties pouvant servir à l’identifier. L’existence d’une expression typiquement héraldique provient du nombre très limité des gestes, des attitudes et de leur possibilité d’emploi. La composition héraldique obéit à des lois rigoureuses, dont les plus importantes sont celles de symétrie et de plénitude.

La réalisation du dessin héraldique : la variété des figures. – On peut distinguer quatre grands styles nationaux : le style anglais est le plus sobre, le style français le plus construit, le style germanique le plus décoratif et le plus excessif ; le style bourguigno-flamand est une synthèse des trois autres, et celui sur lequel ils auront tendance à s’aligner à partir du milieu du xve siècle.

A côté des styles nationaux on peut distinguer un style militaire et un style civil, bien qu’il y ait toujours eu dans le dessin héraldique des animaux un mélange de fierté et de gaucherie, de candeur et d’agressivité.

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Le problème de la vogue des émaux héraldiques soulève celui, plus important, de la perception des couleurs à l’époque médiévale et de leur influence physiologique et psychologique sur les populations.

- + Chapitre III Unité du thème animalier dans les armoiries médiévales : unité sémiologique et symbolique @@ -210,7 +213,7 @@ Le bestiaire médiéval

Le bestiaire héraldique n’est qu’un aspect particulier d’un « système » beaucoup plus vaste : le bestiaire médiéval.

L’animal au Moyen Âge. – L’histoire des animaux, pris dans leurs rapports biologiques et passionnels avec l’homme, reste à faire. Comme en témoigne la littérature zoologique très abondante, les populations médiévales avaient une profonde curiosité, une grande connaissance et une réelle estime pour les animaux, même si leurs conceptions étaient, sur bien des points (domestication, alimentation, affectivité) tout à fait différentes des nôtres.

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Le bestiaire héraldique et les autres bestiaires. – Du point de vue graphique le bestiaire médiéval est fils de l’art antique et ses créations, qu’elles appartiennent à la sculpture, l’enluminure, l’orfèvrerie ou les armoiries, sont toujours tributaires des mêmes traditions. Outre une origine commune, on relève des influences réciproques, sinon dans le choix de thèmes, du moins dans l’utilisation de procédés conventionnels et routiniers qui, en permettant aux artistes de pallier leurs insuffisances techniques, retardèrent l’avènement du naturalisme.

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Le bestiaire héraldique et les autres bestiaires. – Du point de vue graphique le bestiaire médiéval est fils de l’art antique et ses créations, qu’elles appartiennent à la sculpture, l’enluminure, l’orfèvrerie ou les armoiries, sont toujours tributaires des mêmes traditions. Outre une origine commune, on relève des influences réciproques, sinon dans le choix de thèmes, du moins dans l’utilisation de procédés conventionnels et routiniers qui, en permettant aux artistes de pallier leurs insuffisances techniques, retardèrent l’avènement du naturalisme.

Bien qu’il ne faille pas voir des symboles partout, on distingue dans l’imagerie animale du Moyen Âge un triple apport symbolique, celui de la Bible, très esthétique et surtout important dans le bestiaire sculpté, celui du Physiologies, plus mécanique, présent dans les bestiaires littéraires, et celui d’un vieux fond de symbolique universelle, facilement accessible, que l’on retrouve souvent dans les armoiries.