-
Notifications
You must be signed in to change notification settings - Fork 0
/
GRIVEAU_MAXIME_document_maitre.tex
334 lines (204 loc) · 27.3 KB
/
GRIVEAU_MAXIME_document_maitre.tex
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
64
65
66
67
68
69
70
71
72
73
74
75
76
77
78
79
80
81
82
83
84
85
86
87
88
89
90
91
92
93
94
95
96
97
98
99
100
101
102
103
104
105
106
107
108
109
110
111
112
113
114
115
116
117
118
119
120
121
122
123
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135
136
137
138
139
140
141
142
143
144
145
146
147
148
149
150
151
152
153
154
155
156
157
158
159
160
161
162
163
164
165
166
167
168
169
170
171
172
173
174
175
176
177
178
179
180
181
182
183
184
185
186
187
188
189
190
191
192
193
194
195
196
197
198
199
200
201
202
203
204
205
206
207
208
209
210
211
212
213
214
215
216
217
218
219
220
221
222
223
224
225
226
227
228
229
230
231
232
233
234
235
236
237
238
239
240
241
242
243
244
245
246
247
248
249
250
251
252
253
254
255
256
257
258
259
260
261
262
263
264
265
266
267
268
269
270
271
272
273
274
275
276
277
278
279
280
281
282
283
284
285
286
287
288
289
290
291
292
293
294
295
296
297
298
299
300
301
302
303
304
305
306
307
308
309
310
311
312
313
314
315
316
317
318
319
320
321
322
323
324
325
326
327
328
329
330
331
332
333
334
%Document vide aux normes de l'École nationale des Chartes
%Dernières modifications E. Rouquette (12/2023)
%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%% PRÉAMBULE
%%%%%%%%%%%%%% partie obligatoire du préambule
\documentclass[a4paper,12pt,twoside]{book}
\usepackage{fontspec}
\usepackage{xunicode}
\usepackage[french]{babel}%on peut préciser d'autres langues.
%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%% PACKAGES UTILISÉS
\usepackage{csquotes} % les guillemets français
\usepackage{lettrine} %faire une lettrine (pas obligatoire)
\usepackage[style=enc,sorting=nyt,maxbibnames=10]{biblatex}%charger le style de l'EnC (téléchargeable ici https://ctan.org/pkg/biblatex-enc)
\addbibresource{./bibliographie/bibliographieglobale.bib} %le fichier bibliograhique. Exemple de chemin à partir du dossier où se trouve le document maître:Exemple ./dossierA/fichier.bib
\defbibheading{}{\subsection*{}} %Si l'on veut changer le titre de la/les bibliographie(s)
%%%Faire un ou plusieurs index
\usepackage{imakeidx} %pour faire un ou plusieurs index
\makeindex %commande pour générer l'index
%RAJOUTEZ ICI VOS PACKAGES
\usepackage{chngcntr} %pour gérer la numérotation des figures en continu
\usepackage{tocloft} % pour gérer la table des matières de façon plus fine
%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%% CONFIGURATION DE MISE EN PAGE
%%%%%% Les compteurs (sections, subsections, etc)
\renewcommand{\thesection}{\Roman{section}.}%On ne fait apparaître que le numéro de la section
\renewcommand{\thesubsection}{\arabic{subsection}.}%subsection en chiffres arabes
\renewcommand{\thesubsubsection}{\alph{subsubsection}.}%subsubsection en lettres minuscules
%Si l'on veut faire apparaître les subsubsection dans le table des matières (à commenter sinon)
\setcounter{tocdepth}{3}
\setcounter{secnumdepth}{3} % La subsubsection (profondeur=3 dans la table des matières) apparait numérotée dans la TdM
\renewcommand{\thefigure}{\arabic{figure}} %Numérotation des figures en un seul chiffre arabe
%%%%% Configurer le document selon les normes de l'école
\usepackage[margin=2.5cm]{geometry} %marges
\usepackage{setspace} % espacement qui permet ensuite de définir un interligne
\onehalfspacing % interligne de 1.5
\setlength\parindent{1cm} % indentation des paragraphes à 1 cm
\setlength{\parskip}{16pt} % espace de 16 points entre les paragraphes
%%%%% Mise en forme des headers (haut de page)
\usepackage{fancyhdr} %package utilisé pour modifier les headers
\pagestyle{fancy} %utiliser ses propres choix de mise en page et non ceux par défaut du package
\setlength\headheight{16pt}%la hauteur des headers
\renewcommand{\sectionmark}[1]{\markright{\small\textit{\thesection~\ #1}}}%Faire apparaître dans les headers les sections en petit et en italiques
\renewcommand{\sectionmark}[1]{}%Commenter la lign précédetne et mettre celle-ci pour ne pas avoir le titre des sections dans le header
\renewcommand{\chaptermark}[1]{\markboth{\small\chaptername~\thechapter~--\ \textit{#1}}{}}%idem pour les chapitres
%\renewcommand{\chaptermark}[1]{}%Commenter la ligne précédente et mettre celle-ci pour ne pas avoir le titre des chapitres dans le header
%indiquer des règles d'hyphénation pour des mots précis si besoin
%\begin{hyphenrules}{french}
% \hyphenation{}
%\end{hyphenrules}
%%%%%%% Package hyperref
% A mettre après les autres appels de packages car redéfinit certaines commandes).
\usepackage[colorlinks=false, hidelinks = true, breaklinks=true, pdfusetitle, pdfsubject ={Mémoire TNAH}, pdfkeywords={les mots-clés}]{hyperref} %
\usepackage[numbered]{bookmark}%va avec hyperref; marche mieux pour les signets. l'option numbered: les signets dans le pdf sont numérotés
% Compléter pdfsubjet et pdfkeywords
%Explication des options de hyperref (modifiables)
% hyperindex=false
% colorlinks=false: pour que le cadre des liens n'apparaisse pas à l'impression
% breaklinks permet d'avoir des liens allant sur pusieurs lignes
%pdfusetitle: utiliser \author et \title pour produire le nom et le titre du pdf
% Hidelinks : permet de faire en sorte que les cadres rouges des liens n'apparaissent pas sur le PDF
%avec overleaf, utiliser :
%\usepackage[xetex]{hyperref}
%\hypersetup{
% pdfauthor = {Prénom Nom},
% pdftitle = {titre},
% pdfsubject = {sujet},
% pdfkeywords = {premier mot-clé} {deuxième mot-clé} {troisième mot-clé} {etc}
%}
%%%%%%%%%%%%%%%%%%%% Package glossaries
%Exception: il faut le charger APRÈS hyperref
%\usepackage[toc=true]{glossaries}
%\makeglossaries
%avec TexStudio: F9 pour compiler le glossaire (s'il y a aussi un index)
%mettre les entrées du glossaire ici ou les mettre dans un fichier à part que l'on appelle ici par \loadglsentries{nom_du_fichier.tex}
%Structure d'une entrée de glossaire
%\newglossaryentry{}{%
% name={},%
% description={}
%}
%%%%%%%%%%%%%%%%%% DÉFINITION DES COMMANDES ET ENVIRONNMENTS
% Commande qui permet de gérer les cas où une citation est issue d'un autre article que celui cité (celles avec un \textit{in})
\newcommand{\citein}[3][]{\footnote{\cite{#2} \textit{in} \cite{#3}#1}}
\counterwithout{figure}{chapter}% pour compter les figures de façon continue
\setlength{\cftbeforepartskip}{5em} % Augmenter l'espace entre les parties dans la table des matières
%%%%%%%%%%%%%% INFORMATIONS POUR LA PAGE DE TITRE
\author{Maxime GRIVEAU - M2 TNAH}
\title{La découvrabilité des contenus culturel à l'heure du \textit{big data patrimonial}}
%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%% DOCUMENT
\begin{document}
\begin{titlepage}
\begin{center}
\bigskip
\begin{large}
ÉCOLE NATIONALE DES CHARTES\\
UNIVERSITÉ PARIS, SCIENCES \& LETTRES
\end{large}
\begin{center}\rule{2cm}{0.02cm}\end{center}
\bigskip
\bigskip
\bigskip
\begin{Large}
\textbf{Maxime GRIVEAU}\\
\end{Large}
%selon le cas
\begin{normalsize}
\textit{diplômé de licence histoire, histoire de l'art et archéologie}
\end{normalsize}
\bigskip
\bigskip
\bigskip
\begin{Huge}
\textbf{La découvrabilité des contenus culturels à l'heure du \textit{big data patrimonial}}\\
\end{Huge}
\bigskip
\bigskip
\begin{LARGE}
\textbf{Cas d'usages à la Radio-télévision Suisse (RTS)}\\
\end{LARGE}
\bigskip
\bigskip
\bigskip
\begin{large}
\end{large}
\vfill
\begin{large}
Mémoire
pour le diplôme de master \\
\enquote{Technologies numériques appliquées à l'histoire} \\
\bigskip
2024
\end{large}
\end{center}
\end{titlepage}
\thispagestyle{empty}
\cleardoublepage
\frontmatter
\chapter{Résumé}
\textbf{Résumé} : Ce mémoire, réalisé lors d'un stage à la Radio-Télévision Suisse (RTS) dans le cadre du Master Technologies numériques appliquées à l'histoire (TNAH) de l'École des chartes - PSL, explore la question de la découvrabilité dans le secteur patrimonial. Notion définie comme la \enquote{capacité pour un objet à émerger parmi un vaste ensemble à un utilisateur qui n'en aurait pas fait la demande}\footcite{zotero-263}. Après avoir exploré les enjeux de disponibilité des contenus, leur repérabilité et leur recommandation algorithmique tout en historicisant la notion, le mémoire traite ensuite de l'évolution des interfaces, notamment des catalogues et des visualisations de données, et examine enfin les limites de la notion : écosystème du web, règles institutionnelles et angles morts (accessibilité numérique, explicabilité, et numérique responsable).
\textbf{Abstract}: This thesis, conducted during an internship at Radio-Télévision Suisse (RTS) as part of the Master's program in Digital Technologies Applied to History (TNAH) at the École des chartes - PSL (Paris), focuses on the concept of discoverability in the heritage sector, defined as the \enquote{ability of an object to emerge from a vast array to a user who has not explicitly requested it}. The study explores content availability, findability, and algorithmic recommendation, providing a historical perspective on the notion. It then addresses the evolution of interfaces, particularly catalogs and data visualizations and finally examines the limits of the concept: the web ecosystem, institutional rules and blind spots (digital accessibility, explainability, and responsible digital practices).
\textbf{Mots-clés:} Découvrabilité ; repérabilité ; algorithmes de recommandation ; intelligence artificielle (RAG) ; interfaces ; crowdsourcing ; impact environnemental du numérique ; bulle de filtre ; longue traine.
\newpage
\textbf{Informations bibliographiques:} Maxime Griveau. La découvrabilité des contenus culturel à l'heure du \textit{big data patrimonial} : cas d'usages à la RTS, mémoire de master \enquote{Technologies numériques appliquées à l'histoire}, dir. Maxime Challon, École nationale des chartes, 2024.
\textit{Ce document est écrit en utilisant l'orthographe réformée, on ne s'étonnera donc pas, par exemple, de l'absence de l'accent circonflexe sur des mots tels que maitre.
Voir à ce propos : \url{https://www.academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/rectifications.pdf}}
\newpage{\pagestyle{empty}\cleardoublepage}
\chapter{Remerciements}
\lettrine{M}es remerciements vont tout d’abord à Janique Sonderegger, documentaliste spécialisée data au service Données \& Archives, qui, pendant toute la durée de mon stage, a su orienter mes réflexions, me fournir des clés de lecture essentielles et les outils adéquats, sans jamais limiter les réflexions et essais que je souhaitais mener.
Je tiens également à remercier Denise Barcella, experte en patrimoine au service Données \& Archives et ancienne enseignante à l’Université de Lausanne, pour ses précieuses indications concernant l’histoire du fonds. Nos discussions m’ont par ailleurs été très utiles pour appréhender, ne serait-ce qu’un peu, la complexité des opérations de numérisation et l’histoire des supports conservés à la RTS.
Ce mémoire doit aussi beaucoup à Maxime Challon, ingénieur data à l’Institut national de l’audiovisuel. Je le remercie pour ses précieux conseils quant à la rédaction du mémoire, mais aussi pour les discussions très fructueuses que nous avons eues. Il a toujours su me guider vers la bonne voie sans jamais m’imposer une direction précise, et a fourni des conseils techniques particulièrement pertinents. Pour les mêmes raisons, je souhaite remercier Emmanuelle Bermès pour ses orientations bibliographiques précieuses et ses conseils lors de la réflexion autour du plan.
Je remercie également tous les collègues avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger pour construire l’historique des fonds et de leurs métadonnées, ainsi que sur des sujets extrêmement variés qui m’ont permis de grandir, tant professionnellement que personnellement. Je ne peux tous et toutes les citer ici, mais je tiens à exprimer ma gratitude en particulier à : Laure Meuret, Marie Françoise Guex, Alain Freudiguer, Gabriel Leon, Pietro et Marielle Renzonnico, Didier Bufflier, Martine Cameroni, Sophie Meyer, Soazig Vaucher, Vincent Seriot, Laurent Guimard, Natacha Farina Groux, Louise-Anne Thévoz, Joëlle Albrecht-Glaisen, Gabrielle Frech, Anne-Isabelle Gomez, Floriane Morattel, Rita Crota Ben Henda et, bien sûr, Guy Druey.
Je souhaite aussi remercier les amis qui ont accepté de prendre le temps de me relire : Jeanne Dugas, Lucile Chatellier-Lang, Alexandra Puillandre, Laurine Roy, Manon Delisle et Maël Jean.
Avant de clore ces remerciements, je tiens à remercier Louis Falissard, Maître de conférences en apprentissage profond à l’Université Paris VIII, et Xavier Huet, Administrateur fonctionnel des archives de la métropole de Lille, pour les échanges que nous avons eus, respectivement sur le clustering des contenus et sur la création de la treemap interactive des contenus.
Enfin, je remercie Paul Wang, qui a su me guider, me poser les bonnes questions, et parfois — souvent — me faire douter, toujours pour le meilleur, relisant chaque phrase, corrigeant chaque virgule, ce mémoire lui doit beaucoup.
\newpage{\pagestyle{empty}\cleardoublepage}
%%%%%%%%%%%% \bibliographie ici (normes de l'EnC)
\part*{Bibliographie}
\printbibliography[keyword=partie1, title={Historique et enjeux}]
\printbibliography[keyword=partie2, title={Nouvelles interfaces}]
\printbibliography[keyword=partie3, title={Limites de la notion}]
\printbibliography[keyword=dictionnaires, title={Encyclopédies et statistiques}]
\chapter{Introduction}
\begin{quote}
\enquote{L’univers (que d’autres appellent la Bibliothèque), se compose d’un nombre indéfini […] de galeries hexagonales, avec au centre de vastes puits d’aération bordés par des balustrades très basses. […] vingt longues étagères, à raison de cinq par côté, couvrent tous les murs moins deux […]. Chacun des murs de chaque hexagone porte cinq étagères ; chaque étagère comprend trente-deux livres, tous de même format ; chaque livre a quatre cent dix pages ; chaque page, quarante lignes, et chaque ligne, environ quatre-vingts caractères noirs \footcite[p. 1]{borges1963}.}
\end{quote}
Dans sa nouvelle, Jorge Luis Borges décrit son « rêve de bibliothèque » : une bibliothèque presque infinie contenant toutes les combinaisons possibles de 23 des lettres de l’alphabet combinées avec l’espace et le point. Rêve car elle contient tous les livres parus, disparus, à paraître, ainsi que toutes leurs interprétations, les réfutations des interprétations, dans toutes les langues, mêmes inconnues, mais aussi l’histoire de votre vie, passée, présente, ou future \footcite{marx}.
Mais comme le décrit William Marx dans son cours du collège de France consacré au « rêve de la bibliothèque parfaite », ce rêve tourne vite au cauchemar, celui de la masse, cette bibliothèque n’est pas ordonnée, pas classée, « les nombres s’y multiplient au-delà du raisonnable » \footcite{marx}. Combien de pages contenant d’incompréhensibles suites de caractères vous faudra-t-il consulter pour trouver le récit de votre vie ? Combien de livres devrez-vous ouvrir dans cette bibliothèque finie mais contenant 1.956 × $10^{1834097}$ livres pour y retrouver les œuvres disparues d’Eschyle ? Combien de kilomètres devrez-vous parcourir dans cet espace plus grand que l’univers connu pour y trouver ne serait-ce qu’un livre qui aurait du sens ? La bibliothèque de Babel exprime ainsi le débordement du langage, punition divine infligée aux humains dans le mythe éponyme \footcite{zotero-393}. Elle se transforme en cauchemar non pas du fait de sa volumétrie mais par l’absence de classement, par l’impossibilité de retrouver quoi que ce soit dans cette bibliothèque gouvernée par les nombres : \enquote{nombre indéfini de galeries hexagonales contenant chacune 20 étagères contenant chacune 32 livres contenant chacun 410 pages contenant chacune 40 lignes contenant chacune 80 caractères.}
Publiée en 1941, \textit{La bibliothèque de Babel} n’a jamais cessée d’être actuelle, une quantité d’information immense gouvernée par les nombres, écrasants et impossibles à imaginer : on fait assez rapidement le parallèle avec le web, ses Zettaoctets de données \footnote{Un zettaoctet correspond à un million de téraoctets (To) ou un milliard de gigaoctets (Go)}, immense lac dans lequel il est facile de se perdre et où le problème majeur que posait la bibliothèque de Borges, celui de la place prise par ces milliards de milliards de livres n’existe (presque) plus. Ainsi a émergé en 2016 la notion de Découvrabilité \footnote{Nous verrons que si le terme francophone est né en 2016, les questions posées par la découvrabilité ne sont pas neuves} : « capacité qu’a un objet à être repéré parmi un vaste ensemble d’autres contenus, en particulier par une personne qui n’en faisait pas précisément la recherche. » \footcite{zotero-263} qui peut se résumer en trois mots : disponibilité d’abord, repérabilité ensuite, et enfin, recommandation. Les questions posées par la notion, celles de se repérer dans l’immensité documentaire, ne sont pas neuves, Borges les posait déjà en 1941. Ce sont les réponses qui le sont : tout en posant le problème de la masse, le web – et plus largement les technologies de l’information et de la communication – viennent aussi offrir la solution en mettant à notre disposition un arsenal de possibilités de classement que sont les index, moteurs de recherche et autres algorithmes de recommandation.
Cette problématique de la masse se pose aussi de façon exacerbée dans les institutions patrimoniales qui ont (on y reviendra en détails) depuis plusieurs années numérisé, parfois massivement, leurs fonds générant elles aussi une masse qu’il devient difficile d’appréhender. Tel est le cas de la Radio Télévision Suisse (RTS), institution créée en 2011 suite à la fusion de la Télévision Suisse Romande (TSR) et de la Radio Suisse Romande (RSR), réunies en une seule entité d’entreprise (RTS) membre de la Société suisse de Radiodiffusion (SSR) qui en compte trois autres, correspondant aux langues nationales Suisses : la SRF (Schweizer Radio und Fernsehen) pour l’allemand, la RSI (Radiotelevisione svizzera) pour l’italien et la RTR (Radiotelevisiun Svizra Rumantscha) pour le romanche. En une dizaine d’années, la RTS a numérisé la totalité des 680 000 heures d’archives radiophoniques et des 220 000 heures d’archives télévisuelles qu’elle conservait. Une telle masse documentaire pose là aussi la question de la découvrabilité : comment faire en sorte que les utilisateurs, documentalistes, chargés de la valorisation d’un tel fonds s'y retrouvent ?
Si l’objet du stage effectué à la RTS (pour une durée de quatre mois entre avril et juillet 2024) était au départ de réfléchir à la visualisation des données, un état de l’art réalisé sur le sujet ainsi que des entretiens menés avec une dizaine de personnes utilisatrices du fonds (documentalistes et producteurs de télévision) ont permis de faire émerger un fort besoin d’améliorer la découvrabilité de ce dernier. Les différents chemins parcourus en vue de remplir cet objectif ont donné lieu à l’écriture d’une preuve de concept (POC) sur le domaine (annexée au présent mémoire) mais aussi à une réflexion plus large sur la notion de découvrabilité. Ainsi, au long de ce mémoire nous poserons la question suivante : « Dans un secteur patrimonial où la numérisation a pris une place considérable : quelle importance revêt la notion de découvrabilité et quelles sont ses limites ? » À laquelle nous répondrons en prenant des exemples tirés de notre expérience à la RTS mais aussi d’ailleurs.
Nous commencerons par plonger dans les enjeux autour de la notion de découvrabilité que sont la disponibilité, la repérabilité et la recommandation. Ce sera aussi l’occasion de tenter d’historiciser la découvrabilité : de quoi est-elle le reflet et à quelles questions semble-elle répondre ? Afin d’aborder la repérabilité, et tout au long de ce mémoire, nous nous appuierons sur des éléments vus pendant le stage, ainsi, nous ferons un état des fonds conservés par l’institution ainsi que de leurs métadonnées. Nous évoquerons ensuite la recommandation en passant par l’importance, très patrimoniale, de la notion de sérendipité. La deuxième partie tentera d’aller plus loin en explorant la question des interfaces favorisant la découvrabilité, ces dernières nous semblent en effet capitales dans le cas patrimonial. Ce sera l’occasion de parcourir les transformations des catalogues, l’importance de la visualisation de l’information et ce que nous intitulons les « nouvelles interfaces » et les nouvelles pratiques qui en découlent. Nous terminerons notre mémoire par poser la question des limites et des problématiques, pour cela nous proposerons un état du Web en tant qu’écosystème favorisant ou non la découvrabilité. Nous explorerons ensuite les questions institutionnelles autour de la formation des agents et des réglementations et acheverons ce mémoire par une réflexion sur les angles morts de la notion de découvrabilité que sont l’accessibilité numérique, les enjeux écologiques et ceux d’explicabilité algorithmique.
\newpage{\pagestyle{empty}\cleardoublepage}
%%%%%%%%%%%%%%%%%Le corps du mémoire
\mainmatter
%Trier par dossiers si besoin (front, main,annexes,), se crérer un docuemnt .tex par structure (section ou chapter selon la taille et la pertinence) Exemple de chemin à partir du dossier où se trouve le document maître: ./dossierA/fichier.tex
\input{./section1/partie1.tex} % Import de la partie 1
\input{./section2/partie2.tex}% Import de la partie 2
\input{./section3/partie3.tex}% Import de la partie 3
\chapter*{Conclusion}
\addcontentsline{toc}{chapter}{Conclusion}
À l'heure où s'achève cette réflexion, une nouvelle interrogation surgit : la découvrabilité, n'était-elle qu'un prétexte ? Tout au long de notre étude, nous avons présenté cette notion comme une réponse aux défis posés par ce que nous avons qualifié de big data patrimonial. Pourtant, il ne s'agit que d'un mot, un concept, loin d’être performatif. Bien que fréquemment invoqué pour résoudre les enjeux contemporains tels que les mégadonnées, la bataille de l'attention ou encore la fatigue muséale, la découvrabilité n’est qu’un subterfuge, un point d'entrée pour aborder une multitude de problématiques sous-jacentes. Son émergence ne signale pas un problème nouveau, mais plutôt les possibilités qui s'offrent aux institutions pour y faire face.
L’émergence des contenus culturels est ici la question centrale\footnote{Pour rappel, la découvrabilité se définit comme la capacité d'un contenu culturel à \textbf{émerger} parmi un vaste ensemble}. Émergence au sein de nos moteurs de recherche, grâce à une double stratégie visant, en premier lieu, à \enquote{parler aux machines}, par le biais des principes du web sémantique, mais aussi, dans un second temps, à \enquote{parler aux humains} en leur proposant du contenu utile et de qualité. Émergence au sein des plateformes, en provoquant une \enquote{sérendipité artificielle} par l’intermédiaire des algorithmes de recommandation. Émergence au sein des catalogues aussi, et que grâce à la visualisation de l’information émergent de nouveaux questionnements, qu’ils soient intellectuels or organisationnels. Émergence pour découvrir les collections patrimoniales sous un autre angle et en allant plus loin grâce à des interfaces devenues généreuses.Émergence active enfin, guidée par l'intelligence artificielle, capable de révéler des trésors insoupçonnés mais dont il faut se méfier. Car malgré toutes ses promesses, et tel Orphée, elle peut finir par égarer ce qu'elle conduit, souvent de manière inexplicable. Orphée s'est-il retourné par désir de voir Eurydice avant de rejoindre la surface, ou était-ce elle qui l'a appelé, scellant ainsi sa propre perte ? Guide, comme suiveur, peuvent y avoir leur part de responsabilité. Cette émergence, aussi impressionnante soit-elle, nécessite une vigilance constante et une compréhension mutuelle pour ne pas se perdre en chemin.
Corollaire de l’émergence, l’effacement. Que devient ce qui n’a pas été rendu visible par les algorithmes et les interfaces ? Car l’émergence parmi un vaste ensemble conduit inévitablement à l’effacement. Effacement de ce que les machines, le code, n’ont pas choisi de montrer. Le web, en tant qu’intercesseur vers le savoir et la découverte, se doit donc de rester impartial. Il aura alors atteint l’incroyable utopie numérique qu’il rendait possible à sa création. Mais en tant qu’écosystème de l’hyper : utopie de l’hyperchoix qui se transforme en une hyperindividualisation algorithmique ; utopie de l’hyperdiversité qui devient hyperstandardisation culturelle, l’hyperespace a grand besoin d’être pris en main par les acteurs patrimoniaux. Ces derniers doivent non seulement le comprendre et y être formés, mais ils doivent aussi être conscients de ses failles, sans tomber dans d'irrationnelles craintes qui limiteraient les actions mises en place. Ils ont par ailleurs à leur disposition des moyens de lutte : la réglementation et leur réputation d’excellence.
La découvrabilité doit donc occuper une place centrale dans les politiques culturelles, mais il est essentiel de se rappeler qu'elle n'est qu'un point de départ. Ce qui importe véritablement, ce sont les implications qu'elle porte en elle. Bien que cette position soit cruciale, il ne faut pas perdre de vue que, même si la découvrabilité se situe au carrefour d'enjeux fondamentaux, elle doit évoluer en empruntant des chemins alternatifs. Le premier chemin est celui de l’accessibilité, qui doit être vue non comme une contrainte, mais comme une opportunité : celle de rendre les contenus accessibles à tous et de les rendre plus facilement repérables par les machines. Vient ensuite le chemin encore incertain de l’intelligence artificielle, dont les décisions, à l'image d'Orphée, échappent parfois à notre compréhension et nous mènent finalement vers un dernier chemin : celui de la viabilité écologique, un enjeu que cette technologie, plus que toute autre, met en péril.
Concluons en revenant à Borges, dont l'œuvre a servi de point de départ à notre réflexion :
\begin{quote} \enquote{La Bibliothèque est totale, et [...] ses étagères consignent toutes les combinaisons possibles des vingt et quelques symboles graphiques [...], c’est-à-dire tout ce qu’il est possible d’exprimer, dans toutes les langues. Tout : l’histoire minutieuse de l’avenir, les autobiographies des archanges, le catalogue fidèle de la Bibliothèque, des milliers et des milliers de catalogues mensongers, la démonstration de la fausseté de ces catalogues, la démonstration de la fausseté du catalogue véritable.}\footcite[p. 3]{borges1963} \end{quote}
Borges avait saisi l'essence même de la découvrabilité : non seulement l'identification au sein d'une masse d'informations, mais aussi la question des régimes de vérité, qui se multiplient dans notre monde contemporain. L'enjeu de la découvrabilité est l'émergence d'un régime de vérité commun, vérifiable et explicable.
Nous pensons, et c'est une forme d'hommage au vu du lieu de notre stage, que les médias publics ont un rôle crucial à jouer dans ce domaine. À l'instar des institutions patrimoniales, ils ne sont pas intrinsèquement biaisés, car ils ne sont pas soumis aux contraintes des logiques marchandes.
Le code, c'est la loi ; veillons donc à ce qu'il nous permette de bâtir une société fondée sur des vérités partagées.
\newpage{\pagestyle{empty}\cleardoublepage}
\renewcommand\indexname{Index thématique (grandes notions)} % Index renommé
%%%%%%%%%%%%%%%%%%
\appendix %Des appendices: tables figures, etc
\chapter[Supports conservés]{}
\begin{figure}[h!]
\centering
\includegraphics[width=1\textwidth]{images/supports_TVR_RTS.png}
\label{fig:image27}
\end{figure}
\newpage{\pagestyle{empty}\cleardoublepage}
%%%%%%%%%%%%%%%%%%
\backmatter % glossaire, index, table des figures, table des matières.. (la bibliographie a déjà été appelée)
\printindex
\listoffigures
\newpage % ajout d'une page pour séparer la liste des figures de la TOC
\tableofcontents
\end{document}